Le film « La danse des béquilles » a été primé par l’un des plus grands festivals cinématographiques. Une reconnaissance mondiale.
Le Sénégal est sorti auréolé de la 38ème édition du Festival international du cinéma « Vues d’Afrique » à Montréal au Canada (1er – 10 avril). Le Prix spécial moyen/court métrage a été attribué au film « La danse des béquilles » (21’47) du réalisateur Yoro Lidel Niang. Cela vient consacrer sa percée à l’étranger, deux ans après sa première diffusion. Cette production des « maisons » Cinekap et Onezik a aussi été vue à la 6ème édition du Festival international de Bruxelles (Belgique) et au DC festival francophone à Washington (USA).
Le synopsis est attractif : « C’est l’histoire de Penda (rôle interprété par la danseuse Coumba Dème dite Anna), une jeune fille de 27 ans à mobilité réduite qui est obligée de mendier pour entretenir sa mère. Elle fait la connaissance de Balla, un jeune maître batteur de Djembé (tambour), chorégraphe qui dirige un groupe de danse. Après moult fréquentations, elle devient une danseuse avec ses béquilles et quitte définitivement la rue. Malgré les obstacles, les regards de la société et même la réticence de son professeur Balla ».
Pour Yoro Lidel Niang (qui est par ailleurs un handicapé), ce qu’on peut retenir de son film, « c’est que malgré les difficultés, on doit se battre. Danser n’est pas facile, même pour une personne valide. Donc, émouvant de voir une femme avec un handicap qui décide de pratiquer la danse. Penda est courageuse. Il n’y avait que sa cousine Binta qui l’encourageait. Finalement, elle est devenue une célébrité », disait-il dans un entretien au journal Enquête. Et la récompense au festival « Vues d’Afrique » de Montréal valide l’impact et la qualité du contenu.
Une grosse performance. En effet, elle est acquise dans un évènement qui regroupe les plus grands cinéastes du monde. « Nous rendons grâce à Dieu. Ce n’était pas évident. Une fierté d’être sélectionné, un honneur d’avoir remporté un prix. Cela donne du crédit au travail que nous faisons. C’est un plaisir et une motivation supplémentaire pour persévérer », a dit le concepteur de « La danse des béquilles ». Avant de souligner : « Quand nous venions à Montréal, nous n’étions pas dans l’optique d’avoir une distinction ».
L’objectif était de montrer le film lors des plus grands rendez-vous du cinéma. Yoro Lidel Niang : « Notre métier, c’est la réalisation. Après, il est important de faire connaître nos œuvres ». Ce succès donne ainsi des idées. « Maintenant le plus important, il s’agit des perspectives. Le producteur est en train de voir comment faire pour le diffuser partout au Sénégal à travers une tournée dans les écoles, les lycées et les quartiers ». Une forme de sensibilisation sur la discrimination dont les personnes à mobilité réduite sont souvent victime.