L’avenir de Kiné Gaye (22 ans et 11 mois) dans l’athlétisme s’écrit au présent. Performante sur 200m et 400m, la Belgo-sénégalaise a déjà l’étoffe d’une future championne.
Il y a trois semaines, Koninklijke Racing Club (KRC) établissait un nouveau record de Belgique au relais 4x200m (1’35″72) lors des Championnats nationaux d’athlétisme. La jeune Kiné Gaye (23 ans, le 29 septembre prochain) est au cœur du quatuor, auteur de cette brillante performance. Une Sénégalaise d’origine parentale (fille du web-developer de diantbi.com, Mbagnick) qui a fini de faire son trou au sein de la formation de Gent en Flandre.
Dans ses spécialités sprint (200m) et tour de piste (400m), elle est cité parmi les meilleures athlètes belges. La preuve par les performances réalisées au cours de cette année : troisième au Brussels Grand Prix (55’02), vainqueur au Meeting International EAP (54’92), troisième au Belgian CH (55’24) sur 400m en juin, troisième au Flanders Cup VITA (24’55), troisième au Flanders Cup LYRA (24’92) sur 200m en juillet. Des chiffres qui attestent une constance au sommet.
Cela n’est pas le fruit du hasard. Kiné Gaye se donne les moyens de performer, à force de travail et de persévérance. « J’aime m’entrainer avec mes amis. Je suis disciplinée sportivement. Je fais tout ce que je dois faire pour être en forme. Et je sais ce que je veux », a confié la « gamine » venue passer des vacances en famille au Sénégal. Son principal atout : ses longues jambes qui font qu’elle est excellente en mi-course. « Je cours sur mes foulées et sur ma vitesse. »
« Je sais pouvoir atteindre mes ambitions »
Il va cependant falloir soigner son départ sur les starting-blocks. « Ce n’est pas facile à cause de ma grande taille ». Ainsi qu’à la finition où elle présente des faiblesses. Kiné sait qu’il lui faut gommer ces aspérités pour espérer devenir la « reine » de Belgique des 200m et 400m. De ce fait, elle cherche tout juste à se procurer du plaisir sur les pistes d’athlétisme. « Et de prendre le temps de beaucoup m’entrainer avec mon club pour parvenir à de belles choses dans un avenir proche. Je veux y aller sans me presser », dit la sociétaire de KRC Gent.
Avant de poursuivre : « Ce n’est pas facile. Il faut un énorme sacrifice. On doit renoncer à beaucoup de choses, ce qui est difficile quand on est jeune. Il y a aussi les blessures à éviter pour pouvoir tenir longtemps… J’ai de grandes ambitions au niveau de Belgique tout comme de l’Europe. Et je sais pouvoir les atteindre d’ici quelques années ». Il s’agit du rêve en championne qu’elle entretient depuis ses débuts à l’athlétisme très tôt. A l’âge de 9 ans.
Pourtant, des problèmes aux genoux et également de croissance ont failli tout remettre en cause. « J’étais obligée d’arrêter. Je suis allée faire du judo. » Sauf que sa passion pour la première discipline sportive olympique est incommensurable. Au bout de deux ans, « j’ai repris parce que j’aime courir. En plus, je savais que j’ai le talent pour le faire. J’ai recommencé et c’est allé vite ». Normal. Quand on côtoie dans le même club des coureurs de renommée mondiale comme Bashir Abdi (médaillé de bronze du marathon des derniers Jeux Olympiques à Tokyo), ça donne des ailes.
Sosie de la double championne olympique belge Nafi Thiam
Qui plus est, Kiné Gaye a des affinités naturelles avec une autre championne belge originaire du Sénégal, Nafi Thiam (double médaillée d’or olympique en heptathlon 2016 et 2020). Mieux, elle est son sosie. Ce qui la motive à vouloir marcher sur ses pas dans l’athlétisme. « Pour moi c’est une belle sportive, la meilleure. Une personne simple, humble et qui a les pieds sur terre. Je la vois lors des compétitions. Nous avons récemment fait une publicité pour une structure, nous étions toujours ensemble et nous parlions beaucoup du Sénégal ».
Kiné Gaye de poursuivre : « Nafi est un modèle pour moi. Comme elle j’espère devenir championne olympique. On peut toujours rêver ». Ce sera forcément sous les couleurs de la Belgique pour qui elle a déjà courue aux Championnats d’Europe par équipes du relais 4×400 m en Norvège (2019). Car pour le Sénégal, » ce n’est pas que je ne veux pas, mais c’est un peu difficile. Parce que je ne sais pas comment ça marche avec la fédération », indique-t-elle. Et de souligner qu’il y a beaucoup d’athlètes belges de haut niveau dont un des parents est sénégalais.
Dans la vie de Kiné, il n’y a pas que l’athlétisme. Les études aussi comptent. Elle a su allier parfaitement les deux. « J’ai obtenu mon diplôme en marketing et là je fais mon master. C’est un peu plus dur, mais il faut bien s’organiser ». Pour cela l’université de Gent lui a délivré une attestation de pratique du sport de haut niveau. Cela permet d’aménager, à sa guise, son emploi du temps. « Quand j’ai un examen, je peux choisir de le faire un autre jour par rapport à mes activités sportives. Je l’ai fait pendant trois ans et ça va », rassure la championne en devenir.
Bien dit. On ne fait rien pour dénicher nos sportifs binationaux au moment qu »il faut. On attend toujours que l’on commence à parler d’eux pour se signaler. C’est dommage !
Bon vent à notre fille mais que le Sénégal ne commence pas à réclamer quoi que ce soit , on ne sait que récolter les fruits mûrs , mais on arrose jamais les plantes