Ousmane Sembène n’est plus le seul cinéaste sénégalais immortalisé à l’allée des Etalons. La statue d’Alain Gomis vient d’y être implantée à l’occasion de l’édition 2021 du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Dans le monde du cinéma africain, le Franco-sénégalais Alain Gomis est un être immortel. La Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI) a érigé une statue géante en son honneur dans l’allée des Etalons. C’était à l’occasion de la cérémonie de libation qui lance les activités du FESPACO 2021 (27e édition). Il fait désormais partie des grands du cinéma continental dont les plus illustres Paulin Soumanou Vieyra, Ousmane Sembène, Idrissa Ouédraogo, Gaston Kaboré, Kramo Lanciné, Djibril Diop Mambéty…
Une consécration amplement méritée pour le double lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga avec les films « Aujourd’hui » (2013) et « Félicité » (2017). « Il s’est imposé comme un grand cinéaste et fait partie de cette lignée des grands d’Africains », a indiqué le président de la FEPACI, Cheick Omar Sissoko. Le dévoilement est effectué par le ministre de la culture Abdoulaye Diop, qui a conduit à Ouagadougou (Burkina Faso) la forte délégation du Sénégal, pays invité d’honneur.
La statue d’Alain Gomis est faite en laiton (alliage de cuivre et de zinc) sur 2m50 de hauteur, son poids est estimé à 250 kgs. « L’intérieur est creux, mais il y a une certaine épaisseur pour que ça puisse tenir et résister au temps », a confié à la presse locale et internationale l’auteur de cette magnifique sculpture, l’artiste plasticien burkinabè Siriki Ky. Son coût avoisine les 25 millions F CFA. Le Président de la République du Sénégal Macky Sall a participé à son financement.
Alain Gomis, né à Paris il y a 49 ans, est devenu le porte-étendard du cinéma sénégalais. La preuve par ses belles œuvres qui glanent un peu partout des récompenses auxquelles le cinéaste au dreadlocks reste « insensible même si, bien sûr, elles peuvent aider le film », confiait-il dans un entretien accordé à « Jeune Afrique ». Avant de poursuivre : « Peut-être suis-je un instable congénital. En tout cas, je n’ai jamais cherché à occuper une telle position. Ce qui est essentiel pour moi, c’est surtout l’étrangeté ».
Depuis 2018, il a mis sur pied le « Centre Yennenga » à Dakar, un hub dédié à la formation, création et diffusion cinématographique. Avec comme devise : Mobiliser pour que le Cinéma soit accessible à tous et pour favoriser la création de films en Afrique.