L’Afrique doit être un membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU). C’est le plaidoyer du président turc Recep Tayyip Erdogan lors du Sommet d’Istanbul.
La lutte contre le terrorisme a été le point focal du 3ème Sommet Afrique/Turquie qui a pris fin ce samedi à Istanbul où le continent était fortement représenté avec plus quarante nations dont le Sénégal. Le président turc Recep Tayyip Erdogan en a profité pour souligner la nécessité d’avoir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. L’organe exécutif qui a pour « responsabilité principale le maintien de la paix et de la sûreté internationales », selon l’article 24 de la Charte des Nations Unies.
Pour lui, « c’est une grande injustice qu’il n’y ait pas de représentant aux Nations Unies parmi les cinq alors que l’Afrique compte 1.3 milliards d’habitants. Ainsi, je suis convaincu qu’il nous faut être solidaire. Malgré ceux qui profitent de ce statu quo, nous sommes décidés à lutter contre cette injustice ». Les permanents du Conseil de sécurité (composé au total de 15 membres) se trouvent être la Chine (Asie), les États-Unis (Amérique), la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni (Europe).
Les autres membres sont désignés par l’assemblée générale de l’ONU pour un mandat de deux ans. Le Kenya, le Niger et la Tunisie représentent le groupe africain. Les deux derniers pays terminent cette année leur mission au sein du Conseil qui, lors d’un débat de haut niveau en octobre dernier, a félicité l’UA pour ses efforts visant à renforcer l’architecture continentale de paix et de sécurité. En reconnaissant que « l’absence de ressources prévisibles, durables et souples constitue un obstacle pour s’acquitter efficacement de ses mandats ».
Ce que le président de la commission sécurité de l’Union Africaine, Moussa Faki, n’a pas manqué de rappeler au Sommet de Istanbul : « Nous avons plaidé auprès du Conseil depuis bientôt 10 ans déjà mais nous n’avons pas pu obtenir de financements pérennes sur les ressources de l’ONU ». De ce fait, certains chefs d’États ont sollicité le soutien de la Turquie par rapport aux forces multinationales, à travers la vente d’armes, de blindés légers. Et Erdogan de répondre : « L’expertise et l’accompagnement souhaités sont déjà mobilisés ».
A noter que les questions de sécurité, formation des forces de défense, paix, industrie, éducation et tutti quanti constituent les axes de partenariat avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) sur la période 2022-2026. Selon le président de l’UA Félix Tshisekedi, « cela nécessite des projets concrets à impact visible pour le bien-être général de nos populations respectives ». Le dialogue sera approfondi en mars prochain au 2ème forum de la diplomatie à Antalya. En attendant, l’État turc promet 15 millions de doses de vaccins anti-Covid 19.
Le président Macky Sall, qui a pris part à cette rencontre, a eu un tête-à-tête avec son homologue Recep Tayyip Erdogan. Pour le raffermissement des liens d’amitié entre les deux pays. « Je me réjouis de notre entretien de ce jour (samedi). La Turquie et le Sénégal entretiennent de solides relations amicales et une coopération féconde. Nous voulons porter ces relations à un niveau supérieur », a-t-il écrit sur son compte twitter.