Les avocats des familles de Thomas Sankara et ses compagnons exigent l’exécution de la sentence rendue par le tribunal militaire contre Blaise Compaoré. L’ancien président qui revenu au Burkina Faso après sa condamnation à la prison à perpétuité.
L’ex-président du Faso Blaise Compaoré, est arrivé hier 07 juillet 2022 à Ouagadougou après huit ans d’exil en Côte d’Ivoire, pour prendre part à une rencontre de concertation entre le président du MPSR et les anciens chefs d’État. Pour Me Bénéwende Stanislas du collectif des avocats des familles de Thomas Sankara et compagnie, « il n’est pas un super Burkinabè, mais tout simplement un justiciable comme tous les autres. Et de ce fait, il doit être arrêté et remis aux autorités judiciaires pour purger sa peine. Le mandat d’arrêt émis contre lui doit être exécuté sans tenir compte des agendas politiques ».
Avant d’ajouter : « Un mandat d’amener a été décerné, il n’y a absolument aucune raison pour qu’il ne soit pas exécuté ». Ce à quoi le collectif des avocats des familles des victimes de Blaise Compaoré, lors du coup d’État du 15 octobre 1987, va s’atteler. En effet, ils trouvent « injuste que les autres condamnés dans le procès Thomas Sankara et ses compagnons, purgent leurs peines , pendant que Blaise Compaoré se voit à la limite dérouler un tapis rouge. Pourquoi certains sont en prison, et il y a une catégorie de Burkinabè qui ne doit pas aller en prison au nom d’une pseudo réconciliation ? ».
Et de se demander : « Sur quelle base juridique, le chef de l’Etat ou un membre du gouvernement peut-il donner des garanties à quelqu’un qui est condamné qu’en rentrant au Burkina il ne serait pas inquiété ? Si ce n’est qu’empêcher l’exécution de la décision de justice. Ce qui est pour nous une défiance à la justice. C’est un discrédit qu’ils jettent sur nos juridictions ». Pour les avocats, « le mandat d’arrêt international est communiqué à toutes les forces publiques. Donc son exécution est spontanée, on n’a pas besoin que quelqu’un dise aux autorités de faire quoi que ce soit ».
Pour eux, le régime (militaire) du président Damiba vient de montrer au peuple burkinabè son vrai visage. « Nous croyons simplement qu’il vient de l’ancien système, qu’il va vers la restauration de l’ancien système et il pense y aller en défiant le peuple, en passant par la force. Mais on verra si un groupe d’individus peut faire face à tout un peuple. Nous osons croire que ce ne sera pas le cas ».
(Avec LeFaso.net)