Tout laisse à croire que ce sont les élites maliennes et burkinabé qui ont failli. Continuer à accuser la France, le Fmi et la Banque mondiale d’être les seules responsables du non-développement malien et burkinabé est un charlatanisme politique. Soixante-deux (62) ans après l’indépendance, si les rêves et les espoirs de développement du Mali et du Burkina se sont dissipés, les Maliens et Burkinabé le doivent plus à la mal gouvernance de leur pays qu’à la colonisation, au néocolonialisme occidental et les dictats économiques, financiers de la Banque mondiale et du Fmi.
Le Mali et le Burkina ont été colonisés au même titre que l’Algérie et le Vietnam. Un regard croisé de la situation des quatre pays : 1- Aujourd’hui, la part de la population vietnamienne touchée par l’extrême pauvreté s’élève à 2%. 2- Pour ce qui concerne l’Algérie, le taux de pauvreté est de 1,4 % selon la Banque Mondiale. 3- Pendant ce temps au Mali et Sénégal près de 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le filon du colonialisme et de la culpabilisation occidentale est toujours agitée pour ne pas reconnaître la responsabilité des élites maliennes et burkinabé dans l’appauvrissement de leur pays respectif.
C’est là la différence fondamentale. L’Algérie et le Vietnam se sont mis au travail et ont regardé l’avenir. Ils ne reprochent pas sans cesse à la France de les avoir colonisés et exploités. Ils ont signé des traités commerciaux avec elle et ils ont redressé leur pays malgré les dégâts de leur guerre de libération. Englués dans la corruption et la gabegie, les putschistes et politiciens de pacotille maliens et burkinabé ne trouvent pas d’autres recettes que de revenir sans cesse sur la période coloniale pour justifier le non-développement et leur pays.
Plutôt que d’accuser la France d’être à l’origine de tous les maux dont souffrent le Mali et le Burkina, les panafricanistes d’opérette et les putschistes devraient se demander pourquoi le Mali et le Burkina, promis à un si grand avenir du fait de leurs immenses ressources naturelles, n’ont pas tenu les promesses placées en eux en 1960 ? Il faut rappeler que contrairement au Mali et au Burkina, l’Algérie et le Vietnam sortaient ravagés par des années de guerre qui furent terribles : des milliers de morts, des villes et des infrastructures détruites.
Déjà pauvres avant la guerre d’indépendance, l’Algérie et le Vietnam paraissaient incapables de se redresser. Heureusement, la qualité de la gouvernance des deux pays a permis d’effacer les affres du colonialisme français, de l’exploitation coloniale et des conséquences de la guerre de libération. A l’inverse du Mali et le Burkina qui avaient fait de mauvais choix du développement, l’Algérie et le Vietnam, grâce notamment à une politique d’industrialisation, diversification de leur économie, ont vu le niveau de vie de leurs populations croître considérablement.
Aujourd’hui, l’Algérie et le Vietnam sont l’un des pays les plus riches et les plus développés du tiers monde. La comparaison du Mali avec son voisin du nord et le Burkina est frappante : il apparait de façon très claire que ce sont les mauvais choix économiques et politiques qui ont conduit au non-développement du Mali, du Burkina et non à son seul passé colonial. Ce n’est pas à cause de la France qu’une bonne partie des territoires maliens et burkinabé sont contrôlés par les séparatistes et terroristes islamistes.
Le Burkina comme le Mali doivent leur sort à la piètre qualité de leurs armées qui ne savent que perpétrer des putschs et fuir devant les djihâdistes.
(Par Moustapha Diakhaté)