L’opposant Succès Masra n’a pas pu répondre à la convocation du procureur de la République ce vendredi matin. Alors qu’il se rendait vers le palais de justice accompagné de nombreux militants, les forces de l’ordre ont dispersé le cortège avec des tirs.
En fin de matinée, le quartier était toujours cerné. C’est un peu avant 8h que le leader des Transformateurs quitte le siège de son parti accompagné de milliers de militants, certains ont passé la nuit sur place. Succès Masra qui marchait a été prié de monter dans sa voiture. La procession avance sur environ deux kilomètres et les forces de l’ordre entrent en action. Tirs de grenade lacrymogène et de balles réelles, c’est la débandade.
Certains militants se réfugient dans le fleuve Chari situé non loin de là. Déluge de lacrymogènes. Le cortège du président des Transformateurs revient vers le siège, poursuivi par les forces de l’ordre. Il y a des échauffourées entre certains militants et les forces de l’ordre. Le secteur reçoit un déluge de grenades lacrymogènes. Il y a également des tirs de balles réelles. Les vitres du siège du parti volent en éclat. Dans un audio, Succès Masra en appelle à la communauté internationale.
Le bilan des échauffourées n’est toujours pas disponible, même si plusieurs sources évoquent déjà plusieurs dizaines de victimes. Le secteur où se trouve le siège du parti d’opposition, lui, reste bouclé. L’attitude des forces de l’ordre a suscité l’émoi à Ndjamena. L’activiste Abdel Maïna, qui participe au dialogue national inclusif, a annoncé qu’il suspendait sa participation. Et l’Union pour le Renouveau et la Démocratie, le parti de l’ancien chef de file de l’opposition Félix Nialbe Romadoungar, a dénoncé « un acharnement éhonté contre les Transformateurs ». Il invite le gouvernement à « mettre fin à ce cirque politique qui n’honore pas la conduite de la Transition ».
(RFI)