L’Assemblée nationale du Sénégal a un nouveau président : Mame Amadou Diop du parti APR élu dans des conditions inédites. Les députés de l’opposition n’ont pas participé au vote.
C’est parti pour la mandature de la 14e Législature du Parlement sénégalais. Les députés élus lors du scrutin du 31 juillet dernier sont installés ce matin. Après plusieurs heures (10) de tiraillements sur les procédures, le nouveau président de l’Assemblée nationale est connu : il s’agit de Amadou Mame Diop (57 ans), député du département de Dagana. Le candidat surprise de la coalition au pouvoir « Benno Bokk Yakaar » a obtenu 83 voix sur 84 votants devant les candidats de l’opposition Barthélémy Dias (Yewwi), Ameth Aïdara (libre) et Mamadou Lamine Thiam (Wallu) dont leurs coalitions ont boycotté le scrutin.
Le successeur de Moustapha Niass est le maire de la commune de Richard-Toll et membre du bureau politique de l’Alliance Pour la République (APR). Il siège à l’Hémicycle depuis 2012 d’où il tient la casquette de membre du Comité Interparlementaire de l’UEMOA (Union Economique, Monnetaire de l’Afrique de l’Ouest). C’est un doctorant en pharmacie sorti de l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop) de Dakar, titulaire d’un DESS en répartition pharmacie et gestion.
Le 12e président de l’histoire de l’Assemblée nationale du Sénégal Mame Amadou Diop, par ailleurs le directeur général de la SAPCO (nommé en avril 2021), fait partie de ceux qu’on appelle les militants de la première du parti du chef de l’Etat Macky Sall. Il est peint comme étant un homme intégre, ouvert au dialogue et travailleur. Sa tâche s’annonce compliquée dans un Parlement avec une configuration inédite : un rapport de force est équilibrée (1 député de différence entre le pouvoir et l’opposition).
La coalition au pouvoir « Benno Bokk Yakaar » garde la main pour une troisième législature consécutive. Le nouveau n°2 de l’Etat a eu un avant-goût des difficultés, qui l’attendent, lors des débats de cette journée de rentrée avec des prises de bec, des invectives et même du vandalisme (micros du parloir arrachés, tables cassés). D’ailleurs, il a fallu un déploiement des forces de gendarmerie dans l’Hémicycle pour pouvoir passer à l’élection.