La nouvelle configuration de l’Assemblée nationale du Sénégal sera bientôt connue. On est plus proche d’une cohabitation avec une majorité de députés de l’opposition.
Au sortir des élections législatives (dimanche dernier), les Sénégalais attendent de connaître la vérité des urnes. Même si le camp du pouvoir « Benno Bokk Yakaar » et l’inter-coalition de l’opposition « Yewwi-Wallu » se disputent déjà la majorité absolue. En attendant que la commission nationale de recensement des votes donne les résultats provisoires, des observateurs de la scène politique croient qu’une cohabitation s’impose à l’Assemblée nationale pour la 14ème législature.
Selon le Dr Khadim Bamba Diagne, « c’est le choix fait par les Sénégalais. Malgré les 30 départements que « Benno » revendique, ça ne fait pas plus de 45 députés. Donc il ne peut pas avoir la majorité… Le plus intéressant dans ce scrutin, c’est que la population a fini de constater qu’on n’a pas eu de bonnes législatures depuis 1960. Elle a voulu qu’on lui permet d’essayer une autre stratégie. Après avoir envoyé tous les signaux possibles au Président de la République Macky Sall ».
Plus précisément sur la question de la 3e candidature pour laquelle le flou est entretenu. Ainsi, « le peuple ne veut plus des évènements comme ceux du 23 juin 2011, de mars 2021 avec des plusieurs morts. Il a voulu à travers ces élections régler ce problème une bonne fois pour toute. Maintenant, « Benno » ne doit pas prendre cela comme une défaite. Les Sénégalais ont préféré donner le pouvoir législatif à d’autres hommes politiques. Il faut évaluer, travailler sur les erreurs commises et rebondir », commente l’économiste.
Pour ce dernier, « on ne doit pas appréhender la cohabitation. Cela va permettre d’avoir des députés souverains, mais aussi surveillants. Ils pourront exercer un pouvoir de contrôle. Ce sont les Sénégalais qui y gagnent en information. Tout se discutera de manière démocratique. Et ça va mettre fin à la gestion centralisée autour du Président de la République, qui décide seul de tout. Le peuple veut tester autre chose ». En soulignant que l’opposition ne pourra pas faire ce qu’elle veut avec une majorité. Dans la mesure où il y a de l’élection présidentielle en 2024.