Le président Abdoulaye Baldé en a assez de voir son parti UCS sur la touche. Il veut plus de considération. Une implication dans la gestion du pays.
Le parti UCS (Union des Centristes du Sénégal), en rejoignant la coalition « Benno Bokk Yaakar » lors de la dernière élection présidentielle (2019), ne s’attendait pas à être considéré comme un simple faire-valoir. Alors qu’il était l’une des grandes recrues du candidat d’alors Macky Sall, qui avait fait des pieds et des mains pour l’avoir dans ses rangs. Mais au moment de distribuer les récompenses, Abdoulaye Baldé et ses affidés sont oubliés. « Nous ne sommes pas impliqués dans ce qui se fait. Certains militants se disent que nous nous trouvons toujours dans l’opposition », confie le maire de Ziguinchor dans le « Grand Jury » de RFM.
Avant de poursuivre : « Nous ne gérons rien, nous ne sommes pas associés à la gestion du pays. Alors que des partis moins importants le sont. Nos partisans sont découragés. Je suis accompagné de Sénégalais qui s’attendaient à avoir la même expérience que moi ». Une situation que l’UCS ne peut pas continuer de vivre. Et c’est l’heure de réclamer sa part du « gâteau » dans le « Benno ». A moins qu’elle ait été « attirée dans cette coalition pour être affaiblie ». Une hypothèse que nourrit le président des centristes : « C’est la vérité… Nous ne sommes dans l’opposition ni au pouvoir. Il faut que cela cesse et que les décisions sortent ».
Pour un parti qui compte sur l’échiquier politique, car « présent dans toutes les assemblées électives, au Conseil des collectivités territoriales et à l’Assemblée Nationale », cette petite rébellion (pour se faire entendre) est amplement justifiée. Abdoulaye Baldé se veut clair : « Les choses telles qu’elles sont ne doivent pas perdurer. Je suis à la tête d’un parti qui a de jeunes cadres qui ont des ambitions. Ils se sont battus pour la réélection du Président et ils travaillent pour l’agrandissement de notre parti (…) J’en ai parlé à Macky Sall, je considère que les choses doivent changer. Sinon je serai au banc des accusés devant les militants de l’UCS ».
Une sorte de pression à la veille des investitures pour les prochaines élections locales (janvier 2022). Surtout que le doute plane sur sa reconduction pour briguer un troisième mandat à la mairie de Ziguinchor. A ce sujet, l’Honorable député est dans l’incertitude : « Je suis juriste et docteur en droit, je respecte les principes. Quand on arrête des choses ensemble, j’essaye autant que faire se peut de ne pas violer les règles qui ont été adoptées. A la conférence des leaders de « Benno Bokk Yaakar », il était indiqué qu’un certain nombre de critères, des profils allaient être dégagés et que c’est au dernier moment qu’on va dire qui est notre candidat ».
Cependant, souligne-t-il, « au vu de mes résultats, de la confiance que j’ai instaurée entre les populations et moi, je ne vois pas, à cet instant, les raisons pour que je ne sois pas choisi. Maintenant, je ne veux pas m’avancer sur cette question, je considère compte tenu de ma notoriété sur le terrain ainsi que des suffrages que j’ai obtenus en tant que maire en 2009 et réélu brillamment en 2014, je ne vois pas les obstacles qui pourraient se dresser devant moi ». Pourtant, il a bien des challengers notamment le leader du parti PASTEF Ousmane Sonko (vainqueur de la région lors de la dernière élection) et le Directeur de l’AIBD Doudou Ka, qui a fini d’afficher ses prétentions.
Le président de l’UCS veut serein. « Je n’ai pas peur de Ousmane Sonko. Les élections ne sont pas les mêmes, bien qu’il ne faut minimiser aucun adversaire. Ce n’est pas la première fois que nous avons perdu Ziguinchor. En 2012, j’étais encore ministre d’Etat, ministre de l’énergie et des mines, malgré cela la vague Macky Sall nous avait balayé avec un écart plus largement que celui de PASTEF en 2019. Ce qui ne nous avait pas empêché de regagner les locales en 2014 (…) Nous sommes un grand parti et nous pouvons faire davantage en 2022. L’UCS est implantée à Ziguinchor. Et nous n’avons jamais perdu une élection à laquelle j’ai participé en tant que tête de liste », se défend-il.
Avant de lancer des piques à ses alliés de l’APR et de BBY : « C’est une sorte d’armée mexicaine où il y a beaucoup de généraux, autant de tendances que de militants. Il est très difficile de travailler dans ces conditions. Ce que je veux lancer comme appel est que nous soyons unis et que tout le monde se mette derrière celui qui sera désigné. Ainsi les responsabilités seront partagées, certains iront au Conseil départemental et d’autres à la mairie (…) Quand on est en politique, c’est légitime d’avoir des ambitions mais devant l’intérêt général, il faut… Il est important de connaitre ses capacités et ses limites ».
C’est le grand pathio ????????????