Le fisc avait épinglé la compagnie minière du Canada pour un montant de 120 milliards F CFA, après la cession du projet aurifère Massawa en 2020.
« Barrick Gold Ltd annonce un solde net de trésorerie de 743 millions dollars US (près de 409 milliards F CFA) au premier trimestre 2022. Il s’agit de l’argent liquide qu’il a gagné après avoir fait face à toutes ses charges échues », informe Birahim Seck du Forum Civil. Une manière de rappeler à l’État du Sénégal son devoir de contraindre le géant canadien dans l’exploitation des mines à s’acquitter de sa facture fiscale. Après un redressement estimé à 120 milliards F CFA sur le projet aurifère Massawa à Kédougou.
Pour le lanceur d’alerte, Barrick Gold « devrait être en mesure de payer la somme que lui réclame la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID) ». Avant de souligner que « ça serait une trahison de trop – après Kumba Resources – si le gouvernement s’aventurait à accepter des miettes en sacrifiant les intérêts du peuple, propriétaire des ressources naturelles ». En effet, la compagnie avait contesté le montant de l’imposition et disait être disposé à mettre 5 milliards sur la table.
Malgré que Barrick Gold a réalisé une plus-value de 207 milliards F CFA dans la cession de ses parts (ou du titre minier acquis en 2019) à Teranga Gold. Le refus du fisc sénégalais avait ainsi ouvert un litige au niveau de la Chambre de Commerce Internationale (CCI). Pour un non-respect des accords par le Sénégal. « (…) Nous avons énoncé les lois et dispositions exactes en vertu desquelles nous sommes protégés contre les changements fiscaux », disait le patron de Barrick Gold Mark Bristow dans un entretien accordé au journal Le Quotidien.
Avant de poursuivre : « Le service fiscal n’a pas procédé à un audit approprié et n’a pas été en mesure de clarifier sur quelle base juridique et contre quelle loi, il a soulevé la prétendue réclamation (…) Nous avons clairement démontré que cette évaluation n’est pas valable, mais dans un esprit de partenariat, nous avons essayé de trouver une solution, mais la DGID n’a pas voulu se concentrer sur les faits. Par conséquent, nous avons demandé un arbitrage et nous respecterons bien entendu la décision de la CCI ».
Tout en indiquant qu’il était ouvert pour trouver un consensus avec l’État du Sénégal. D’où les appréhensions de Birahim Seck et le Forum Civil à la suite du coup de Jarnac de l’industriel minier sud-africain Kumba Resources, il y a un peu près de dix ans. En plus de n’avoir pas tenu ses engagements, il était parvenu à faire condamner le gouvernement du Président Macky Sall à payer 37.5 milliards F CFA (7.5 milliards F CFA par an) après la résiliation du contrat.