Pour Thierno Bocoum, Macky Sall, en tant que président de la République a foulé au pied vendredi la valeur constitutionnelle de la séparation des pouvoirs avec une « adresse à la nation inopportune et incongrue. » qui a épousé les contours d’une ingérence du pouvoir exécutif « sur des questions liées au fonctionnement de l’Assemblée nationale ».
« Je ne vois pas l’opportunité pour un Président de la République d’évoquer des questions liées au fonctionnement de l’assemblée nationale. Au nom du principe de la séparation des pouvoirs, il devait s’abstenir d’une telle ingérence. », s’est offusqué le président du Mouvement AGIR sur sa page facebook visitée par www.diantbi.com.
« Je ne vois pas la nécessité d’une adresse de la nation pour annoncer la mise en place d’un gouvernement. En définitive, je considère cette adresse à la nation du Président de la République inopportune et incongrue. », a ajouté celui qui n’a pas eu la chance de redevenir député de la XIV Législature sous la bannière de AAR Sénégal.
Déjà, l’enseignant chercheur en droit Mouhamadou Ngouda Mboup avait initialement fustigé le non respect de la séparation des pouvoirs lors de l’installation de la la XIV Législature marquée par l’intronisation du nouveau président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop après l’intrusion des gendarmes dans l’Hémicycle pour sécuriser le vote après les échauffourées entre députés.
« Dès le Préambule de la Constitution, il est précisé le principe de la séparation des pouvoirs. L’immunité parlementaire est attachée à la fonction. La participation des ministres à l’élection du Président de l’Assemblée nationale est une violation de l’article 54 de la Constitution et de l’article 109 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Un ministre ne peut cumuler ses fonctions avec celles de députés. A l’assemblée, les ministres ne peuvent même pas s’asseoir aux côtés des députés… » avait expliqué l’enseignant chercheur.