Tentant d’exister aux côtés des Ousmane Sonko et autres leaders de l’opposition sénégalaise, Bougane Gueye Dany adopte une stratégie qui lui permet d’exister politiquement.
Est-il dans la stratégie politique ? Tout porte à croire que Bougane Gueye Dany est en train d’accélérer la cadence en cette veille d’élections locales. Devenu une réalité dans le landerneau politique local, le leader du mouvement « Gueum Sa Bopp » travaille depuis un moment à exister au milieu des figures de l’opposition. A la tête d’une grande alliance dénommée « Coalition Gueum Sa Bopp », Bougane a réuni avant-hier douze (12) partis politiques légalement constitués, quinze (15) mouvements et douze (12) personnalités politiques. Une force politique qui a permis à l’ancien journaliste de négocier au prix fort son entrée dans la grande coalition de l’opposition constituée de PASTEF, du PDS, du PUR et de TAXAWU Sénégal.
Contrairement à Thierno Bocoum qui avait mis la charrue avant les bœufs, Bougane Gueye Dany a rejoint la coalition composée des 4 « Grands partis de l’opposition » muni d’une force de propositions politiques dignes d’un grand parti. Pour cause, à la suite d’une concertation engagée au sein de la coalition « Gueum Sa Bop » qui a été sanctionnée par une déclaration publique, le patron du groupe D-Média a annoncé que sa coalition va rejoindre le PDS, le PUR, le PASTEF et TAXAWU Sénégal. « La grande coalition m’a donné carte blanche pour discuter avec la grande coalition de l’opposition. Khalifa Sall m’a appelé et aujourd’hui, je suis en mesure de dire que nous allons rejoindre la grande coalition de l’opposition constituée par les quatre grands partis de l’opposition », a révélé Bougane Guèye Dany lors d’une déclaration publique.
Le leader de « Gueum Sa Bop » s’est imposé au fil du temps comme un opposant « lanceur d’alerte ». Pour exister aux côtés d’un Ousmane Sonko, dont la radicalité envers le régime en place ne souffre d’aucune ambiguité, ou d’un Barthélémy Dias tout aussi féroce, Bougane a choisi de ne pas céder du terrain. Il occupe l’espace, questionne fréquemment l’action du gouvernement, fait le tour du Sénégal, parle au peuple et se rend disponible. Un jour, il défend Mady Touré, candidat à la présidence de la Fédération de football contre le candidat du pouvoir, Augustin Senghor. Un autre jour, il descend en banlieue visiter les sinistrés des inondations. Puis rend visite au Dr Babacar Diop, leader du parti des Forces Démocratiques/Les Guelewaars, pour lui témoigner toute sa solidarité après que le pouvoir lui ait refusé le récépissé de son parti. Une autre fois, il s’adresse au président Macky Sall à travers une quinzaine de questions sur la situation sociale du pays liée à la Covid-19. Se faisant le porte-parole des couches défavorisées, Bougane s’impose comme la mauvaise conscience des gouvernants.
Où s’arrêtera-t-il ? Pour l’heure, l’opposant Bougane Gueye Dany suit son calendrier qui devrait le mener jusqu’à l’élection présidentielle de 2024. En attendant, il fait face à son sort qui est celui d’un patron de presse politicien acculé par un pouvoir aux aguets. Ayant placardé dans Dakar 200 affiches publicitaires comportant son image et le nom de son mouvement pour appeler les Sénégalais à s’inscrire sur les listes électorales, le leader de « Gueum Sa Bop » a été convoqué ce lundi 23 août au commissariat central de Dakar. Le préfet lui a demandé de retirer ces affiches dans un délai de 24 heures tout en lui notifiant que cet « affichage comportant des messages politiques est une violation de la loi relative à la publicité et qu’elle est de nature à créer des troubles à l’ordre public à travers des actes de vandalisme ». Pour seule réponse, le patron du groupe D-média a promis de poursuivre le combat à travers sa télévision et sa radio pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales. Qui disait que Bougane s’était radicalisé ?