La coordonnatrice de « Fouta Tampi », Fatou Ndiaye, a renoncé à la bataille pour le bien-être des populations de sa localité. Après avoir gagné son combat personnel.
« Lorsqu’on se bat et on se rend compte que les choses changent dans le sens voulu, on doit pouvoir s’arrêter. Le président Macky Sall fait ce qu’il peut », a indiqué la dame Fatou Ndiaye au micro de RFM. La coordonnatrice du mouvement « Fouta Tampi » (Fouta fatigué) est formelle. Sa démarche ne semble souffrir d’aucune incohérence. Elle a mené son combat quand il le fallait. Une opposition crypto-personnelle en vue de sortir de l’ombre, de se faire une place sous le soleil de l’Alliance Pour la République (APR). Son parti. Et la roue a tourné.
Il n’y a donc rien d’étonnant si la tonalité du discours varie. Fatou n’est plus dans le Fouta misérable qu’elle dénonçait avec la plus grande énergie, en plus d’être prête à laisser sa vie dans cette lutte. Elle a baissé les armes. Et pour cause ! « Le président a entendu notre message. Il est parti là-bas où il a fait plusieurs choses. Nous nous devons de le dire. Pour les phosphates de Ndiendouri, il a promis d’employer les jeunes de la localité. La route du Dande Mayo est en construction. On a posé la première pierre de l’hôpital d’Ourossogui… ».
Mieux, souligne-t-elle, « nous ne sommes pas des ennemis du président Macky Sall. Nous attendions des réalisations au Fouta. Ce qui manquait et nous nous devions de le dénoncer. Maintenant, il est en train de satisfaire nos revendications. Nous le remercions pour cela. Une tournée est prévue pour louer les efforts du chef de l’Etat ». C’est dit. Même si certains de ses collaborateurs dans le mouvement se démarquent de cette sortie de Fatou Ndiaye, « qui a démissionné après avoir reçu deux véhicules et une maison de la part d’un ministre ».
Vrai ou faux ? Une certitude : « La politique n’est pas un jeu abstrait, mathématique, comme un jeu d’échecs, c’est un jeu avec des hommes, en chair et en os… », selon le politologue français Pierre Lenain. Donc, elle est basée sur des notions d’intérêt, de conflit, de négociation et de compromis. Suffisant pour comprendre certains comportements ou volte-face des acteurs politiques. D’ailleurs, que celui parmi eux qui n’a jamais renié ses propres convictions « soit le premier à jeter une pierre » à Fatoumata Ndiaye, retournée auprès des siens dans la prairie « beige-marron ».
Pourtant, tout a été accompli au lendemain de la supposée visite économique du président Macky Sall dans le Nord. Le député Aliou Dembourou Sow avait même fait la révélation dans l’émission « Face 2 Face » sur la TFM en juillet dernier. « Il n’y a plus de « Fouta Tampi », car tout est réglé » disait-il avec assurance. Avant d’ajouter : « La coordonnatrice de ce mouvement est ma nièce et mon amie. Elle reste jusqu’à présent une militante de l’APR. Nous communiquons régulièrement… Personne dans le Fouta n’est contre le président Macky Sall ».
A l’en croire « tous ceux qui parlent ou s’agitent le font parce qu’ils sont frustrés par l’attitude des responsables du parti dans leurs localités. Ainsi, ils déversent leur colère sur le président. Une fois qu’ils le rencontre, tout entre dans l’ordre ». C’était le cas pour Fatou Ndiaye. Une rebelle de circonstance. Et tant pis pour le Fouta.