Pour l’ancien Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, le Sénégal en tant que « pays d’accueil » de Hissein Habré «a trahi le caractère sacré de l’asile» en faisant juger et condamner l’ancien président du Tchad par les chambres africaines extraordinaires (CAE).
«Devant quitter le Cameroun, sa première destination après avoir perdu le pouvoir, il choisit le Sénégal parmi les pays qui lui offraient l’asile. Son pays d’accueil trahira le caractère sacré de l’asile. Après avoir été jugé par un tribunal africain d’exception, il est donc mort en prison, atteint de Covid-19 malgré les incessantes alertes de sa dévouée épouse.», s’est désolé le Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) sur sa page facebook visitée par diantbi.com.
« Notre Continent vient de perdre l’unique chef de guerre africain vivant ayant libéré son pays d’une invasion étrangère. Il était intransigeant à l’égard de tout ce qui pouvait flétrir sa dignité et celle de son peuple. L’indépendance et la liberté n’étaient pas de vains mots pour lui. ll lui était impossible d’accepter les leçons venues de l’ancienne puissance coloniale (La Beaule). Chef de guerre, il ne sera sans doute pas exempt de certains faits de guerre. Mais devenu Chef d’état, nul ne peut lui reprocher d’avoir tué ou fait tuer un opposant alors que plusieurs de ses collaborateurs seront massacrés après son départ du pouvoir. En guerre avec la Lybie, les prisonniers tchadiens pris par la Libye ne seront jamais rendus. Il fera par contre libérer les prisonniers libyens au Tchad juste avant de quitter le pouvoir craignant qu’ils puissent être rendus à la Libye avec risque d’y être exécutés comme possible monnaie d’échange », a ajouté le banquie.
Abdoul Mbaye a terminé son hommage en priant « DIEU (SWT) qu’il l’accueille en son Paradis. L’Histoire devra lui rendre justice, pour sa famille, pour son peuple et pour l’ensemble de la jeunesse africaine ; cette jeunesse ayant plus que jamais besoin de grandes figures pour prendre conscience du rôle essentiel à accorder à la dignité, à l’amour de sa patrie, comme condition d’émergence de notre Continent.A sa famille, à ses épouses, à ses enfants, je présente mes condoléances les plus attristées. »
Hissein Habré, l’ancien président du Tchad (1982-1990) est décédé à Dkar (Sénégal) des suites d’une infection de Covid 19. Condamné à perpétuité à Dakar par les Chambres extraordinaires africaines, pour crimes contre l’humanité, Hissein Habré avait été élargi de prison pour 60 jours, lors de la première vague de la pandémie de Covid-19. L’ancien président tchadien n’aura pas bénéficié de cette opportunité, lors de cette troisième vague de la Covid 19 avec le variant Delta.
Pourtant, l’ex Première dame du Tchad Fatimé Raymonne Habré avait alerté en saisissant, via une lettre, la Raddho, le Forum du Justiciable, Afrikajom Center, la Lsdh, l’Ondh, le Comité sénégalais des droits de l’homme et Amnesty Sénégal pour un plaidoyer retentissant pour le respect des droits de l’homme Hissène Habré qui était alors à ce moment hypertendu, diabétique… et risquait d’attraper la Covid 19.