mercredi, mars 29, 2023
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Loyer : « La baisse sur les coûts était une mesure contextuelle »

Le gouvernement du Sénégal s’est désengagé dans la lutte pour la baisse des prix exorbitants du loyer d’habitat. Malgré la loi promulguée en 2014.

« Si quelqu’un va à la banque et fait un prêt pour construire sa maison, personne ne peut le contraindre à diminuer la location. J’ai essayé de passer par des lois, mais ça n’a pas marché (…) Pour dire vrai, je n’ai pas trop de solution sur ça », a reconnu sans ambages le Président Macky Sall lors d’un « jokko » avec les populations des communes Médina et Dakar-Plateau, il y a une semaine. En clair, le gouvernement n’est pas en mesure d’obliger les bailleurs à respecter la loi 2014 sur la baisse des prix du loyer (4 à 29 %).

Pourtant en novembre dernier, le chef de l’État avait insisté sur l’urgence de finaliser l’entrée en vigueur du nouveau dispositif national de régulation et de contrôle des loyers. Avant la fin de l’année 2021. Le ministre de tutelle avait promis « la mise en place d’un Observatoire dédié à la location d’habitation compte tenu de la complexité de la question et de son importance ». Une duperie. En effet, il s’en est suivi une fuite en avant spectaculaire. Et les « gorgorlou » sénégalais vont devoir prendre leur mal en patience.

Cependant, le chargé du Plan Sénégal Émergeant (PSE) Abdou Karim Fofana, par ailleurs ex-ministre de l’urbanisme et de l’habitat, prend la parole pour justifier l’attitude de son patron. « Je crois que la loi sur le loyer était une grosse avancée. Mais il s’agissait d’une mesure contextuelle. Et le Président est allé au-delà, en considérant que les gens louent parce qu’ils n’ont pas accès à la propriété. C’est pour cette raison qu’on a créé le programme ‘’100 000 logements’’ », a lancé l’invité du « Grand Jury » sur la RFM ce dimanche.

Avant d’ajouter : « Il a essayé de cerner les problèmes fondamentaux. Il y a l’offre de logement, nous n’en produisons pas beaucoup : 4000 par an sur une demande de 15 à 20 000. Il a ainsi libéré ce secteur en donnant des mesures incitatives fiscales et en créant une structure d’aménagement du foncier. Cela pour permettre aux promoteurs de trouver des zones avec un aménagement qualitatif pour éviter les inondations. Il a mis en place le fond de l’habitat social garantissant des prêts aux acquéreurs, qui ont des revenus non documentés ou informels ».

Soit un dispositif d’accès équitable à la propriété. « A ce propos, le Sénégal a fait des pas de géant. Tout est prêt et les logements commencent à être produits. Il est prévu 20 000 par an. Ce n’est pas quelque chose de facile. C’est un gros projet. Il faut saluer le courage et l’initiative de la présidence de s’attaquer à la problématique du logement. Il y a des aspects administratif, fiscal, réglementaire et foncier qu’il fallait rendre réel. Un travail réussi par le ministre de l’Urbanisme et la secrétaire d’État », dit le ministre Abdou Karim Fofana.  

Pour lui, « Faire des logements sociaux ce n’est pas seulement avoir du ciment, des brique et autres. Il faut faire en sorte qu’ils soient abordable au niveau du prix et que ceux qui achètent puissent avoir un financement étalé sur 10 à 15 ans. Il fallait aussi des négociations sociales ou coutumières. Dans certaines localités, cela a pris deux années. C’est une réalité qu’on ne peut pas escamoter ». Ces paramètres seraient à l’origine des lenteurs pour la production des ‘’100 000 logements’’ dont seuls 200 ont pu sortir de terre.  

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