Pastef tire encore sur la corde radicale pour exiger des inscriptions transparentes sur les listes électorales en vue des locales de janvier 2022. Un ton donné par son leader, Ousmane Sonko, et sa fameuse deuxième vague.
Le parti d’Ousmane Sonko, qui vient de modifier légèrement l’intitulé de son acronyme (désormais pour PASTEF il faut dire Patriotes africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité en lieu et place de Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) donne le ton de sa nouvelle orientation politique : encore plus dans la radicalité politique. Comme prétexte, les pastéfiens accusent le régime de Macky Sall « de procéder à des fraudes, des transferts d’électeurs et des blocages dans les inscriptions sur les listes électorales ».
En conférence de presse ce jeudi, Abass Fall, le responsable de Pastef-Dakar, a tiré à boulets rouges sur les autorités. « Ils vont dans des maisons, parfois même où il n’y a personne, de connivence avec le chef de quartier, pour délivrer des certificats à des gens qui ont quitté Pikine pour leur permettre de s’inscrire sur le fichier électoral. Le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, donne des certificats de résidence à ses partisans et le refuse à ceux qui ne sont pas de son camp. Et il le fait de connivence avec des chefs de quartier qui refusent catégoriquement de délivrer des certificats de domicile».
Cette sortie de ce jeudi d’Abass Fall, affublé de Barthélémy Dias, le maire de Mermoz Sacré-Coeur et allié politique de Pastef, fait suite aux menaces récentes d’Ousmane Sonko envers le régime. Le leader de Pastef invitait les jeunes à prendre leurs responsabilités face aux blocages qu’auraient institué le pouvoir pour décourager les primo-votants à s’inscrire sur les listes électorales. «. Allez déposer, munissez-vous de votre récépissé et inscrivez-vous sur les listes électorales ! Si dans un délai de 10 jours on ne vous remet pas vos cartes, bloquez les inscriptions ! C’est moi qui vous le dis. Et c’est votre droit.» Dans la droite ligne de sa radicalité, Sonko prévient le pouvoir et son chef, Macky Sall. « Personne n’a le droit de priver les Sénégalais de leur droit constitutionnel ».
Le leader de Pastef, qui avait théorisé la deuxième vague au lendemain des événements de mars dernier qui avait suivi son affaire avec Adji Sarr, est-il en train de la matérialiser à travers l’inscription des jeunes et primo-votants. « Si vous ne voulez plus vraiment de Macky Sall, c’est maintenant ou jamais », disait-il récemment à l’endroit des jeunes. Puis, dans un ton un brin plus politique, le député de l’opposition avait lancé : « Si vous avez risqué votre intégrité physique en mars dernier, qui peut le plus peut le moins. Mais au-delà des combats, des manifestations, des critiques, le suffrage est encore plus important. A vous autres qui êtes en vacances, allez vous inscrire, non pas pour Sonko, Karim ou Khalifa, mais pour vous-mêmes ».
« Si je le dis ici, il y en a qui vont perdre le sommeil», ironisait encore récemment Sonko. Que se cachait derrière cette déclaration sibylline ? Tout semble indiquer qu’il s’agit d’un accord sur une coalition de l’opposition qui devrait aller aux élections locales du 23 janvier 2022. De sources sûres, 13 partis et mouvements politiques se sont fondus dans Pastef pour aller à l’assaut des locales et au-delà des législatives et de la présidentielle de 2024. On peut noter Yoonu askanwi de Madièye Mbodj, le Rassemblement national démocratique (Rnd) de Dialo Diop, Dioth sa reew de Bassirou Ngom, Alliance pour la Patrie et l’émergence Deggu de Birame Khoudia Lô, le mouvement Def lila war de Yacine Fall, Alliance pour le développement (Ad) de l’ancien Dg de la Poste, Mamadou Thior, Ansoumana Sarr maire de Dionewar, Synergie vision patriotique de Mamadou Goudiaby, l’Union pour un mouvement d’avenir de Alioune Badara Mboup, Frapp France Dégage, Idéal de Mohamed Aib Daffé, Mac Benno Jubel de Mohamed Lamine Kaba, Bokk ligeyeul Sénégal de Anta Mbengue, Pro Patria de Fadel Touré et Deggu liggey de Mamadou Lamine Diatta. Le régime est prévenu !