Le retour au Sénégal de Karim Maïssa Wade, « exilé » au Qatar depuis 2016, est une exigence pour les militants du parti de son père et ancien Président Abdoulaye Wade.
La section PDS (Parti Démocratique Sénégalaise) du département de Guédiawaye, avec l’aval du comité directeur, a initié ce vendredi une marche pour manifester son soutien à Karim Wade. « Des gens sont venus nombreux de l’intérieur du Sénégal et de l’étranger. Une mobilisation qui arrive à son heure. Cela est la preuve que la famille du « Sopi » est toujours présente. C’est le déclic, le commence d’un processus », a confié l’un des membres de l’organisation Bassirou Mbacké Diatta face à la presse.
Une relance de la lutte (sur le terrain) qui serait validée par le secrétaire général du parti Abdoulaye Wade et son fils qui est le nouveau leader politique des Bleus. « Ils nous ont demandé de continuer le travail, de se préparer en vue du retour de Karim. A ce sujet, nous exigeons au chef de l’État de mettre en place les conditions pour cela. Nous avons assez attendu, il faut qu’il rentre. Surtout que les Sénégalais ont besoin de lui. C’est le meilleur profil parmi tous les leaders de l’opposition. Il est la solution », selon notre interlocuteur.
Avant de souligner : « Karim a été exilé de manière injuste. Donc nous sommes debout pour le respect des décisions des organisations des droits de l’Homme. Ainsi que la révision de son procès. Ce rassemblement n’est que le début. Les autres cellules départementales du PDS doivent s’inspirer de Guédiawaye ». Dans cette optique, on annonce une rencontre nationale de toutes les fédérations du parti le 24 juin prochain. « Un mémorandum sera adressé au préfet et au Président Macky Sall », informe-t-on.
En plus de souligner que la candidature de Karim Maïssa Wade à la présidentielle de 2024 n’est pas négociable. Dans la mesure où la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) « ne s’est pas prononcé sur l’interdiction de l’exercice de ses droits civiques, civils et de famille prévus par l’article 34 du Code Pénal. Comme le ministre de la Justice d‘alors Sidiki Kaba l’avait clairement indiqué ». Mieux, « nous ne sommes pas le « gloria » dont les tenants du pouvoir parlent. D’ailleurs, la coalition « Walu » veut avoir la majorité parlementaire pour leur faire face », précisent les « Karimistes ».
Pour rappel, Wade-fils avait été en détention préventive un an après la chute du PDS (2013). Avant d’être condamné (2015) à 6 ans de prison et une amende de 138 milliards F CFA au bout d’un procès marathon à la CREI, une juridiction exceptionnelle. Au mois de juin 2016, il a quitté Dakar en direction du Qatar à bord d’un jet privé affrété par les autorités de son pays d’accueil et en compagnie du procureur général de Doha. Sa libération et sa déportation seraient négociées par l’Émir qui a mis à sa disposition une résidence.
Son retour est plusieurs fois attendu, mais ce vœu des militants du parti démocratique n’a jamais eu connu une suite. Ainsi, ces derniers semblent décidés à prendre en main le destin de Karim Wade, qui tient là son billet retour à Dakar.