Le président du Rewmi Idrissa Seck demeure convaincu d’avoir fait le bon choix en quittant l’opposition pour entrer dans le gouvernement du Sénégal.
Le 1er novembre 2020, le parti Rewmi actait son retour dans la mouvance au pouvoir. Son leader Idrissa Seck avait accepté la main tendue du Président Macky Sall. Pour se retrouver à la tête Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), en plus d’obtenir deux postes ministériels. Une transhumance sanctionnée par ses souteneurs, plus particulièrement dans son fief : la région de Thiès (70 km de Dakar) où il n’avait jamais perdu une échéance électorale sur les quinze dernières années.
Lors des Locales du 23 janvier passé, la Cité du rail a fait payer à l’ancien Premier ministre sous le règne du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) son rapprochement avec le chef de l’État. La mairie de la ville ainsi que les communes d’arrondissement de Thiès Est, Thiès Ouest et Thiès Nord échappent à ses lieutenants. Les populations ont voté massivement pour les candidats de l’opposition. Elles venaient de manifester leur désapprobation face à ce que certains électeurs considèrent comme de la trahison.
Un coup dur. Selon des spécialistes, Idrissa Seck va avoir du mal à se relever de ce désaveu. On prédit une mort politique, un avenir sombre pour son parti. Mais celui qui aurait pu se positionner en chef de l’opposition (arrivé 2ème à la dernière présidentielle avec 20% ses suffrages) ne nourrit aucun regret. Il assume son choix. Et pour cause ! « Le premier devoir de l’homme d’État est de travailler pour l’instauration de la paix et de la concorde nationale », indique-t-il au sortir de la prière de l’Aïd El Fitr (korité), célébrée ce lundi.
Avant de poursuivre : « La première mission du chef l’État, c’est de veiller à l’unité, à la stabilité mais aussi de tous acteurs politiques qui sont dans l’opposition. Il est irresponsable de vouloir profiter des difficultés que traverse le pays au lieu de proposer des solutions. Il faut être un aventurier pour se comporter de la sorte ». Une réponse (sans équivoque) à toutes ces nombreuses personnes « qui se sont interrogées sur la décision que j’ai prise de répondre à l’invitation du Président de la République ».
L’entretien du journaliste Mor Talla Gaye, auteur du livre « Idrissa Seck, l’ombre du passé ».
Dans le dessein « de faire face ensemble aux innombrables crises qui s’apprêtaient à assaillir le Sénégal en provenance du reste du monde », rappelle Idrissa Seck. Et de souligner : « Ailleurs où les oppositions ont choisi d’autres voies, nous avons constaté les dégâts. Le régime est tombé en Guinée, au Mali, au Burkina Faso à la faveur de toutes les difficultés (causées par la pandémie Covid -19), mais ce n’est pas l’opposition qui a pris le pouvoir. C’étaient des coups d’État. Nous ne souhaitons pas cette situation pour notre pays ».