C’est devenu une évidence. Barthélémy Dias s’impose comme le candidat de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) à Dakar pour les prochaines élections locales au Sénégal.
Au mois de mai dernier, Barthlémy Dias annonçait sa candidature pour la mairie de la ville de Dakar. Sa principale motivation : des sondages commandités par la mouvance au pouvoir qui ont révélé que la Capitale du Sénégal ne pouvait pas tomber entre les mains des acolytes du chef de l’État lors des élections locales en janvier 2022. « Macky Sall tout comme des membres de l’opposition savent ce que disent ces sondages. Si dans la famille de Khalifa Sall, un nom était cité et qu’il soit capable de me battre, je me serais rangé derrière », soutenait-il dans le « Grand Format » de Walf TV, il y a 5 mois.
L’édile sortant de la commune de Mermoz-Sacré Cœur est déterminé à aller au bout de son ambition. Pour cela, il prévient : « A part le bon Dieu, personne au monde ne peut m’empêcher d’être candidat à la mairie de Dakar ». Une affirmation de son autonomie au sein de Taxawu Sénégal. « Il y a des choses qui sont tout à fait naturelles (…) Je ne suis pas au « jardin d’enfants » pour aller demander la permission à Khalifa Sall ou à un autre pour candidater. Je suis un leader et une autorité. Je ne suis pas un autorisé, c’est-à-dire quelqu’un qui attend une autorisation », soulignait-il.
Un acte de bravade contre l’actuelle maire Soham El Wardini, promue après la condamnation de Khalifa dans l’affaire de la caisse d’avance. « Je ne sais pas pourquoi ma candidature fait jaser. Si on appelle à se battre, à affronter les gens du camp présidentiel ou quand il s’agit d’aller en prison, personne ne se manifeste. Lorsqu’il faut briguer des postes, chacun se positionne et d’aucuns trouvent que je ne dois pas me présenter (…) Si j’ose m’opposer sur le champ politique à mon propre père, pourquoi ne le ferais-je pas contre un autre ? » proclame-t-il haut et fort.
Dès lors, « Dias-fils » ne laisse aucune chance à ses camarades de Taxawu Dakar. Il se voit en successeur (de droit) de Khalifa à la tête de la mairie. Pour preuve, en pleine réunion (septembre dernier), il se permet de tutoyer voire humilier Soham El Wardini en lui signifiant qu’elle n’était qu’une simple intérimaire. Une remarque désagréable qui avait poussé la dame à bouder la rencontre. La bataille venait d’être lancée. Une épreuve de force pour s’imposer. En effet, « Barth » ne voyait plus en son « mentor et leader politique » en l’occurrence Khalifa Sall la volonté de vouloir le propulser au-devant de la scène.
Dans l’entretien accordé à Walf TV, il laissait entrevoir un certain malaise. « (…) J’ai eu l’intelligence de me rendre compte qu’il en avait fini avec la mairie de Dakar et qu’il voulait la présidence de la République, c’est pourquoi je l’ai soutenu au point d’être exclu du Parti Socialiste (PS) et mis en prison. Taxawu Sénégal et Taxawu Dakar ne sont pas des partis politiques, Khalifa a fait un choix de ne pas les structurer. A part lui, personne d’autre n’a un titre ». Une réalité qui se confirme à travers le cafouillage qu’il y a eu pour la désignation du candidat à la candidature dans le cadre de la coalition Yewwi Askan Wi.
Une coalition dans laquelle Barthélémy Dias a également fini de faire passer son diktat. Malgré la bifurcation au sein de Taxawu Dakar et le silence du leader, la commission des investitures de YAW a sans chercher un compromis validé le dossier du désormais ex-maire de Mermoz Sacré Cœur. En vérité, c’est lui le porte-étendard de la coalition pour espérer garder une mainmise sur la Capitale. Les autres candidats dont Abass Fall de PASTEF devront se plier. Surtout que les critères retenus pour le choix final « ne vont pas être forcément applicables sur le cas de Dakar », a dit sur Iradio Cheikh Ahmet Tidiane Youm du PUR.
Selon le porte-parole du parti des Moustarchidines, « l’accord cadre disait que Taxawu Dakar ayant un maire sortant, c’est elle qui va présenter (le candidat). Le profil sera examiné et le bilan est essentiel. Il faut que la coalition ait les coudées franches pour pouvoir défendre ça ». Et les propos de « Barth » lors d’un point (lundi passé) lève tout équivoque : « Nous prions pour que ma candidature soit ce qu’il y a de mieux pour la ville de Dakar. Nous souhaitons entrer dans ce combat démocratique en bonne santé et donner la victoire à Yewwi Askan Wi ». C’est en clair l’homme de la situation.
D’autant qu’il disait en mai : « S’il m’était sûr que je n’ai pas travaillé au sein de ma commune, en plus de savoir que je n’ai aucune chance, je n’aurais pas l’audace de briguer la mairie de Dakar. Les élections, c’est beaucoup d’argent que l’on cherche un peu partout. Je ne peux pas en mobiliser pour aller le mettre dans la poubelle. Et si certains dans l’opposition ont accepté de soutenir ma candidature ce n’est pas pour aller perdre ».