C’est fini les rapports conflictuels entre la mairie de Dakar et les marchands ambulants. Barthélémy Dias dit non au déguerpissement.
Le nouveau maire de la capitale du Sénégal, Bathélémy Dias, est catégorique sur la question des déguerpissements : « Les métiers de la rue sont une réalité à Dakar. Les gens m’en parlent, mais j’ai demandé qu’on n’enlève personne. Ces marchands ambulants (ou tabliers) ne sont pas des voleurs, s’ils en sont arrivés là, c’est parce qu’il y a eu un échec politique des différents régimes qui se sont succédé. Donc il faut les organiser ». Des propos tenus à Montréal lors d’un panel dans le cadre des Journées économiques des Sénégalais du Canada.
L’ancien conseiller municipal – sous le magistère de son mentor Khalifa Sall (2009-2016) – révèle : « Quand il avait choisi de déguerpir les marchands de la rue, je n’étais pas d’accord. Je ne crois pas à cette démarche. Pour moi, on ne choisit d’être un ambulant. On le devient par la réalité des choses. Ainsi, il faut voir comment faire pour les valoriser. En leur expliquant qu’ils n’ont pas le droit, parce qu’ils doivent gagner sa vie, de détruire mon environnement et m’empêcher d’avoir accès au trottoir ».
Pour Barthélémy Dias, le meilleur moyen pour parvenir à mettre de l’ordre, c’est de privilégier le dialogue avec les acteurs, au lieu d’un rapport de force. En soulignant qu’il important de « reconnaître la valeur du secteur économique informelle comme pourvoyeur d’emplois et de formation. C’est pour cette raison que la mairie a conceptualisé le « Dakar bii nou bokk ». Nous allons construire ensemble la ville que nous voulons ». Dans la foulée, il a informé sur le projet de remplacement des charrettes par des tricycles.