samedi, mars 25, 2023
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Embargo Mali : Vers une grève des camionneurs sénégalais

Le maintien des sanctions sur le Mali risque de paralyser (les jours à venir) le secteur des transports routiers du Sénégal. Les acteurs menacent.

Cela fait trois mois que la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a mis le Mali en isolement. Une décision prise lors de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des 16 pays membres. C’est pour imposer une durée plus courte de la transition militaire. Le Président intérimaire Colonel Assimi Goïta et le Comité national pour le salut du peuple se donnent 5 années pour remettre de l’ordre sur la scène politique.

Le bras de fer s’installe. Ça peut prendre tout le temps qu’il faudra. Une incertitude que le Sénégal risque de payer au prix fort, en ayant accepté de tourner le dos à son meilleur partenaire commercial, le Mali. En effet, selon les spécialistes, « c’est le grand perdant dans cette situation. Les dégâts sont estimés à plus de 20 milliards F CFA. Du port à la frontière, tout ce qu’il y avait comme économie est en chute. La répercussion est considérable ». Et les usagers du corridor Dakar-Bamako sont les premiers à en faire les frais.

Le Collectif des Acteurs des Transports Routiers du Sénégal (CATRS) regrette : « La CEDEAO n’a pas mesuré l’ampleur que sa décision peut avoir, en le prenant pas compte l’impact sur le fonctionnement de cette liaison. Ça ne commerce plus entre les deux pays. Si cela continue, par exemple on n’aura pas de moutons pour la fête de tabaski (au mois de juillet). Ce qui va causer une flambée des prix et mettre les Sénégalais dans l’embarras ». Mais il y a pire : les camionneurs se considèrent comme des victimes.

En plus d’être bloqués, et leur business plombé, ils sont contraints de payer des pénalités de 25000 F CFA/jour ou 15 000 F CFA/jour pour respectivement les conteneurs de 40 et 20 pieds. Le CARTS est déterminé à exprimer son « Y en a marre ». De mettre en exécution la menace d’une grève générale pour 72 heures (trois jours) sur l’ensemble du territoire national. « On ne peut pas maintenir les gens dans des conditions précaires. Il faut évaluer et réparer le préjudice subi », demande le Collectif.

Pour qui, des négociations sont plus que nécessaires pour sauver l’économie des pays de la sous-région. Surtout qu’une ordonnance de la cour de justice de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africain) demande un sursis à l’exécution des sanctions contre le Mali. Cela fait deux semaines. « Le Médiateur sera envoyé pour poursuivre et finaliser les discussions avec les autorités de la transition malienne sur le chronogramme », indiquait le communiqué des chefs d’État. En vue d’une levée progressive de l’embargo.

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