La stratégie de l’Etat pour agir sur les prix des loyers d’habitation va encore foirer. C’est la conviction de l’économiste Meïssa Babou.
La commission des loyers dans le cadre des concertations sur la cherté de la vie au Sénégal propose comme mesure d’urgence « une baisse des coûts segmentée » à partir du 1er janvier 2023. Avec trois catégories de tarifs : plafond de 150 000 F CFA, 150 000 à 500 000 F CFA et plus de 500 000 F CFA. Cela devrait faire objet d’un décret pour son application immédiate. L’Etat reprend donc la stratégie élaborée en 2014 et qui avait été un échec lamentable.
Les mêmes causes vont sans doute produire les mêmes effets. C’est l’avis de l’économiste Meïssa Babou. « La baisse n’est pas la solution, ça ne mènera à rien. L’Etat ne peut pas aller devant chaque demeure et imposer des coûts aux propriétaires. Alors que ces derniers ont pris des des engagements auprès des banques. Tout étant calculé sur la base d’une estimation du loyer », indique-t-il. Avant de souligner qu’il n’y a qu’une seule solution : le désenclavement de Dakar.
Pour ce faire, il faut développer le transport ferroviaire. « Avec un train qui va jusqu’à la région de Thiès (71 km de la capitale) dont le ticket est subventionné, beaucoup de personnes originaires de cette localité vont retourner chez eux. Les Sénégalais pourront quitter l’intérieur du pays et venir travailler à Dakar », dit Meïssa Babou. Dans la foulée, il croit que le projet des « 100 000 Logements sociaux » devait commencer par Mbour et Thiès. En plus de fustiger la lenteur dans son exécution.
Cette préoccupation de l’expert en économie semble être prise en considération par la commission loyer des concertations, dirigée par Chérif Thiam. Car dix (10) mesures structurelles sont proposées. Parmi lesquelles : favoriser l’activité de placement immobilier à travers un partenariat public-privé, orienter les investissements et les placements de la part de certaines structures, favoriser la création d’une structure de garantie et d’hypothèque pour le financement de l’habitat avec des taux réduits et mettre en place un fonds d’aide publique au logement.