Le maire de la ville de Thiès, Babacar Diop, va renégocier les contrats de SONATEL et CBAO qui versent des miettes par an. Alors que EMG est menacé de déguerpissement pour non-paiement de redevances.
Le nouveau maire de Thiès est déterminé à replacer le train sur les rails. A mettre fin à un laisser-aller qui était favorisé par l’équipe municipale sortante. Un constat fait après avoir fait l’état des lieux. L’heure est donc à la remobilisation des ressources financières « pour faire revivre la ville et réaliser les projets », a dit l’édile Babacar Diop. Avant de souligner : « Nous n’avons pas un problème d’économie, mais de gouvernance ». Ce week-end (21-22 mai) sera ainsi mis à profit, au cours d’un séminaire de réflexion et d’échange, pour élaborer la meilleure stratégie.
En attendant le premier magistrat de la cité du rail a pris des mesures contraignantes, qui visent certaines entreprises (locales et étrangères) privilégiées. C’est l’exemple de la SONATEL/Orange qui occupe un espace de 1000 m2, mais elle ne verse que 6 millions F CFA par an à la mairie. Tout comme la CBAO qui donne 4.8 millions F CFA/an. Par contre, le concessionnaire automobile EMG, établi sur 1435 m2, n’est jamais passé à la caisse en 8 années de présence et d’activités à Thiès. Les nombreuses interpellations pour une régularisation sont restées sans réponse.
Ainsi le maire Babacar Diop, déterminé « à défendre les intérêts des Thiessois qui m’ont fait confiance », ne compte pas fermer les yeux sur ces dossiers à charge. De ce fait, il a décidé une renégociation des contrats avec SONATEL et CBAO. Si on avait appliqué le décret du Président de la République (datant de 2010), ces deux sociétés devaient, respectivement, payer 40 millions F CFA et 32 millions F CFA (chaque année) à la mairie de Thiès. Là où, EMG doit 68 millions F CFA et pourrait quitter les lieux en cas de non-paiement de sa dette. La société Mickey Land (10 millions F CFA) est déjà priée de décamper.
Le maire de souligner avec fermeté : « Je suis engagé dans ce combat, quel que soit le prix. Il y a beaucoup de difficultés dans la ville. Les populations sont de plus en plus appauvris. Plusieurs quartiers ont un problème d’eau potable… ». Avant de révéler des scandales financiers au sein de la municipalité qui portent sur le renouvellement du mobilier (19.9 millions F CFA) et la construction d’un mur de clôture pour le cimetière de Ballabé 2 (19.9 millions F CFA), mais jamais réalisés. « Il est demandé aux personnes concernées de rembourser, sinon une plainte sera déposée auprès du procureur de la République », martèle Babacar Diop.
Et d’informer qu’il y a 638 millions F CFA échappent à la mairie de Thiès, mais ils sont récupérables.