Les travailleurs des médias vont quitter les rédactions pour aller déverser leur colère dans la rue, ce mercredi. Une révolte contre la dictature et l’oppression de leurs patrons.
Le cadre unitaire des médias, qui vient d’être mis sur pied, lance le concept « fippu jotna » (l’heure de la révolte). Il s’agit des sections SYNPICS (Syndicat national des professionnels de l’information) des entreprises RTS (Radio Télévision Sénégalaise), Soleil (quotidien national), APS (agence de presse sénégalaise), TDS (Télévision Du Sénégal) et Excaf Télécom. Elles ont décidé « d’unir leurs forces pour faire face à la dictature et l’oppression de leurs directeurs généraux », indique le communiqué.
Cela avait même nécessité une sortie du SYNPICS au cours de la semaine écoulée. Son secrétaire général Mouhamadou Bamba Kassé disait : « Si on en est arrivé là, c’est parce que la situation est compliquée. Ça se passe quelques mois après l’initiative d’organiser les assises des médias, qui sont à la croisée des chemins. Il y a une nécessité de se réorganiser et de rendre aux travailleurs leur dignité. Dans certaines de ces maisons de presse, nous notons des problèmes d’une extrême dangerosité, si on les laisse perdurer ».
Il fallait ainsi sonner l’alarme. Car, selon le syndicat des journalistes et techniciens, « les médias qui devaient servir de modèle dans la gestion constitue des goulots d’étranglement où on utilise la force de l’entreprise pour exister. C’est cela qui est dénoncé. Nous sommes dans un contexte où finalement « lu eupe turu » (goutte d’eau qui fait déborder le vase) ». Ainsi le SYNPICS a ainsi tenu à marquer son engagement « à reprendre les rênes et à mener tous les combats ».
C’est pour ne pas permettre que « quelques ambitions égoïstes puissent tuer tout un secteur », avait martelé Bamba Kassé. Le cadre unitaire des médias entame son plan d’actions par l’organisation d’une marche pacifique ce mercredi dans l’après-midi (15h) à la place de la Nation (Obélisque Colobane). L’occasion d’étaler toute la détresse qui se cache derrière les caméras, les micros et les plumes. Les organisations syndicales, les partenaires sociaux, la société civile et les partis politiques sont conviés à ce rassemblement.