L’année scolaire est partie pour connaître de grandes perturbations au Sénégal où les enseignants exigent la correction des écarts dans le système de rémunération.
Au sortir de deux jours de grève bien suivis, les enseignants du moyen-secondaire ne comptent pas lâcher le combat pour l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement du Sénégal, il y a trois ans. Nonobstant, le ras-le-bol des élèves face à cette situation désagréable. Le secrétaire général régional du SAEMS Doudou Kane prévient : « Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout, à avoir une satisfaction générale. Nous ne voulons pas détruire le système éducatif parce que nous n’avons que l’école comme outil de travail. Mais, l’État doit prendre les mesures qu’il faut pour régler ce problème ».
A l’en croire, beaucoup de points n’ont pas été respectés. Plus particulièrement le système de rémunération qui est la revendication majeure. Un dérèglement créé par le régime du Président Abdoulaye Wade. « Des écarts de salaire entre des agents de même grade que personne ne peut comprendre ou justifier », admet le directeur de l’information et de la communication du ministère de l’Éducation Nationale, Moustapha Diagne. Tout en apportant la contradiction : « Tous les engagements ont été honorés avec 32 des 33 points du protocole qui ont été satisfaits ou sont en cours d’être résolus ».
Mieux, le chef de l’État Macky Sall est favorable par rapport à la question des émoluments. Même s’il peine à trouver le meilleur schéma pour pouvoir équilibrer. A ce propos, il y a deux alternatives : niveler par le bas, c’est-à-dire diminuer les salaires les plus élevés, ce qui est impossible parce qu’il s’agit d’un acquis, ou augmenter à hauteur de 100 000 F CFA, 200 000 F CFA et plus. Alors que « le gouvernement n’a pas de disponibilité financière pour procéder à un tel réajustement. Si on procède à une hausse des salaires. Le mois prochain, on ne pourra pas payer », avoue Mr Diagne.
C’est donc l’impasse. Ce qui pousse les enseignants à durcir le ton et à tendre vers le 7ème plan d’actions. Du côté du ministère, on trouve que « le radicalisme ne sert à rien du tout, il faut discuter. Le Président de la République a commandité une étude qui a été partagée. On a commencé à échanger. Chacune des deux parties doit soumettre des propositions, et non chercher à paralyser le système. Cela ne fait qu’agacer les élèves. On peut traiter nos divergences sans qu’ils soient impactés », dit le porte-parole du département de l’Éducation.
Avant de rappeler que tous les points où il y a des difficultés sont liés à l’argent. « Le gouvernement est dans les dispositions de dialoguer. On invite les enseignants à la raison. Il faut éviter d’en arriver à une certaine situation. Leur revendication sur le système de rémunération est légitime. Mais ils doivent accepter que cela est une problématique pour l’État. Le Sénégal est un pays pauvre et sous-développé. C’est la vérité. En discutant, on peut trouver des compromis, des solutions. Comme il y a deux ans quand le Président augmentait l’indemnité de logement, qui est passée de 60 000 à 100 000 F CFA ».