Les acteurs de la santé comptent se battre avec la dernière énergie pour amener le gouvernement à satisfaire leurs revendications.
Après l’échec des négociations du 30 mars dernier, la Fédération des syndicats de la santé se retrouve avec leur tutelle, en plus des ministres du budget et de la fonction publique, autour de la table ce mardi. Le gouvernement est attendu pour apporter des remèdes aux maux qui gangrènent le secteur : meilleures conditions de travail (manque d’équipements, de personnels qualifiés), système de rémunération (par exemple salaires misérables des infirmiers, des sages-femmes) et recrutement dans la fonction publique.
Une situation délétère, si l’on se fie aux syndicalistes, entretenue par le ministre Abdoulaye Diouf Sarr « qui est incapable de dérouler la feuille de route établie par le chef de l’État ». Avant de poursuivre : « Il tient des propos irrespectueux aux travailleurs de la santé. Il n’est pas dans les dispositions de régler nos problèmes ». Ainsi, certaines sections syndicales sont même allées jusqu’à demander son départ de la tête du département. Surtout que « son attitude lors de la dernière rencontre le disqualifie ».
Le ministre de la santé avait boudé pour s’indigner contre des propos qu’il juge impertinents de la part de ces interlocuteurs. Une gaminerie selon Cheikh Seck qui portait la parole de la fédération des syndicats. « Il faut que les gens se rendent de leur responsabilité. On est en train de prendre à la légère la fonction de ministre… Quel que soit ce qu’on lui a dit ou fait, il doit avoir de la sérénité. Il (Diouf Sarr) n’a jamais été prêt pour discuter et prendre en charge les problèmes des acteurs de la santé. Ce qui est regrettable », disait-il.
Toutefois, le président de la F2S Souleymane Mané plaide pour un apaisement du système de santé. « Nous y allons à la rencontre de ce mardi avec beaucoup d’espoir. Nous avons longtemps attendu ce moment ». Même s’il s’offusque face à la démarche du gouvernement, qui a procédé à des ponctions pour sanctionner les travailleurs grévistes. Ce point sera donc au cœur des discussions. « Nous demanderons le remboursement de ces montants. Il ne faut pas qu’on crée des problèmes là où il n’y en a pas », estime Mr Mané.
Et de souligner : « Nous avions indiqué que si jamais l’Etat va dans ce sens, nous nous opposerons. Dans la mesure où ceux qui portent les revendications de la santé ont moins de 200 000 F CFA comme salaire. Donc, ce sont des travailleurs pauvres… Ces ponctions, c’est de la provocation. Car, nous avions déposé un préavis de grève qui a respecté le délai d’un mois. Pendant tout ce temps, le gouvernement n’était pas ouvert au dialogue. On a attendu que le mouvement soit déclenché pour prendre des mesures coercitives ».
Comme les enseignants, les acteurs de la santé sont plus que jamais déterminés à se battre jusqu’à satisfaction de leur plateforme revendicative.