Une certitude : il n’y aura pas un déficit de moutons cette année pour la fête de l’Aïd El Kebir, qui commémore le sacrifice d’Abraham. Grâce à l’abondance de la production locale.
A une semaine de la tabaski, les Sénégalais ne devraient pas avoir des difficultés à trouver leur bélier. Selon le gouvernement, les points de vente sont approvisionnés en quantité sur l’ensemble du territoire national. Et sans attendre les grands troupeaux qui viennent des pays limitrophes que sont le Mali et la Mauritanie. En effet, « l’offre locale prend de plus en plus de la place. Nous ne sommes plus dépendants des autres comme le croient beaucoup », indique le ministre de l’élevage et des productions animales Aly Saleh Diop.
A l’en croire, la production nationale est largement suffisante pour satisfaire la demande. Comme cela a été le cas l’année dernière. « Nous avions un besoin de 810 000 moutons pour la fête et 80% des bêtes vendus étaient issus de notre élevage. Le nombre est le même cette année alors que le Mali n’a pas encore ouvert son marché. Cela est le fruit de plusieurs efforts pour développer le cheptel à travers une bonne campagne de vaccination, une dotation en eau et en ravitaillement ». Un investissement à hauteur de 30 milliards F CFA.
Ce qui donne une production de 473 463 têtes cette année, soit une hausse de 16 153. « Il y a forcément une répercussion sur le besoin pour la tabaski, malgré que le rythme de consommation au Sénégal est énorme. D’ailleurs l’importation connaît une baisse constante. On tend vers l’autosuffisance grâce à la vision du chef de l’Etat », indique le ministre. En soulignant que les marchés sont contrôlés « pour savoir d’où viennent les moutons qui entrent et quels sont les prix appliqués ».
Cependant, la forte production locale ne semble pas garantir aux « goorgorlous » sénégalais de pouvoir débourser moins cher. Surtout que le président de la Maison des éleveurs Ismaïla Sow a prévenu récemment : « Le ministre a fait ce que nous attendions de lui. Mais, il ne s’occupe pas de la vente. Là, c’est entre les éleveurs, les opérateurs et les citoyens. Tout à augmenter donc il faut s’attendre à ce que le prix du mouton suit cette tendance. Il n’est pas question de bazarder. Les charges sont importantes ».