C’est parti pour la procédure en vue de lever l’immunité parlementaire des Honorables Mamadou Sall et Boubacar Biaye, cités dans un réseau de trafic de passeports diplomatiques.
Un pas considérable vient d’être franchi dans le traitement du dossier concernant le trafic de passeports diplomatiques au sein de l’Assemblée Nationale. Le Garde des Sceaux Ministre de la justice informe à travers un communiqué avoir transmis, mardi dernier, la demande de levée de l’immunité parlementaire des Honorables députés El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye, qui seraient impliqués dans cette affaire. « Une requête formulée par le juge compétent », informe-t-on.
Il y a un peu moins de deux semaines, le président de l’Hémicycle Moustapha Niass avait donné l’assurance que « son » institution « remplira toutes ses missions, en la matière, en temps opportuns, lorsque toutes les conditions prévues par la Loi seront réunies (…) le Bureau se réunira immédiatement et la procédure appropriée sera engagée. L’affaire des passeports diplomatiques dans laquelle deux députés sont cités sera traitée conformément aux Lois et Règlements en vigueur, en jugulant la part de l’émotion ».
Le bureau de l’Assemblée, qui a « accusé réception de la lettre du ministre de la justice Me Malick Sall », attend donc l’ouverture de la session ordinaire unique à la date du jeudi 14 octobre prochain pour se pencher sur la question après l’installation des commissions permanentes. En attendant, les mis en cause avaient « accepté sans hésiter », lors de leur audition par le président Moustapha Niass, de répondre à toute convocation des services chargés de la phase de l’enquête préalable.
Dans un entretien accordé à la presse locale au cours du mois dernier, le président du Groupe parlementaire de la mouvance du pouvoir « Benno Bokk Yaakar », Aymérou Gningue, soulignait : « S’il est avéré que des députés, qui sont des représentants qualifiés du peuple, sont impliqués dans un quelconque trafic, ce qui est à prouver car seul la justice peut le dire, aucun député appartenant à mon groupe ne sera protégé. Si l’enquête nécessite, qu’ils (Boubacar Biaye et Mamadou Sall) soient entendus ou poursuivis ».
Avant de poursuivre : « Nous lèverons les immunités diplomatiques si le Garde des sceaux nous le demande, à la requête du parquet général. Mais, comme nous sommes respectueux de la Justice, accordons la présomption d’innocence aux personnes concernées par ces révélations et laissons la justice faire son travail. Mais, je vous garantis que l’assemblée ne fera aucune entrave ». Surtout que le cerveau du trafic, El Hadji Diadji Condé, avait avoué devant les enquêteurs que les présidents des Conseils départementaux de Sédhiou et de Salémata étaient ses principaux associés.
D’ailleurs une perquisition au domicile de Mr Condé dans le quartier de Cambérène avait permis la découverte d’éléments compromettant dont des passeports ordinaires, des copies de passeports diplomatiques dans lesquelles il y a celle du député kédovin Mamadou Sall et ainsi que celle du « fils » du député sédhiois Boubacar Biaye. Dernièrement, de nouvelles plaintes sont venues s’ajouter au dossier en attestant l’implication manifeste des deux parlementaires. Et voilà un peu plus de trois semaines que Diadji Condé est placé sous mandat de dépôt par le juge du deuxième cabinet.