Rattrapé par l’affaire Kilifeu et Simon Kouka, deux membres de son noyau dur, le mouvement Yen à Marre vit les heures les plus sombres de son existence. Son avenir est-il bouché ?
Le célèbre mouvement citoyen sénégalais peut-il s’extirper de cette nuit noire où il est plongé présentement ? Comme dans un château de cartes, tout s’écroule actuellement autour de Yen à Marre. Secoués par l’affaire Kilifeu, en garde à vue depuis trois jours à la Dic pour une sombre affaire de trafic de passeports diplomatiques et de visas et en instance d’être déféré devant le parquet, les Yen à marristes avaient très tôt fait de se démarquer des activités de leur acolyte à travers un communiqué très explicite. Mais, pour ne rien arranger, un autre membre du noyau dur du mouvement, Simon Kouka vient d’être placé en garde à la vue à la Dic pour une somme de deux millions FCFA reçue en échange de la remise de son passeport français à Thierno Amadou Diallo, le même qui accuse Kilifeu d’escroquerie. Touchée à la tête par les arrestations de deux de ses membres influents, la bande à Aliou Sané, le coordonateur du mouvement, compte les coups. Yen à Marre pourra-t-il se tirer de cette mauvaise passe ?
C’est un euphémisme que de dire que Yen à Marre est éclaboussé par cette double affaire de passeports engageant Kilifeu et Simon. En attendant que la justice fasse son travail, les Yen à marristes sont dans tous leurs états, de source sûre. Les téléphones chauffent. Même si Aliou Sané et Cie ont voulu se démarquer de ce scandale, les sorts de Kilifeu et Simon touchent indirectement le mouvement. Leur image écornée est associée à celle de Yen à marre qui leur a permis d’accéder à un certain niveau de notoriété. « Si Kilifeu est affaibli, c’est Yen à Marre qui est affaibli », a d’ailleurs reconnu Malal Talla. Quelles stratégies vont adopter ces activistes pour rester à la surface ? Selon certaines indiscrétions, les camarades de Malal Talla alias Fou malade vont incessamment communiquer sur les rebondissements liés à l’interpellation de Simon. Vont-ils se démarquer de lui comme il l’avait fait avec Kilifeu ? De sources sûres, Aliou Sané et Cie veulent trouver la meilleure formule pour ne pas donner l’impression à l’opinion de laisser à quai leurs compagnons.
De l’intérieur, Yen à Marre vit des heures difficiles. Thiat, le « jumeau » de Kilifeu, devenu introuvable depuis le début de l’affaire, est hors du pays depuis quelques mois. Selon nos sources, le ciel lui est tombé sur la tête en découvrant les fameuses videos de Thierno Diallo et Kilifeu. Il se dit même qu’il en veut particulièrement à Kilifeu de s’être laissé entrainer dans cette sombre affaire de trafic de visas et passeports diplomatiques. Thiat n’est pas le seul au sein du mouvement à être en colère contre Kilifeu. Récemment, Malal Talla a résumé publiquement le sentiment de Yen à Marre sur cette affaire. « Nous commettons des erreurs et Kilifeu a peut-être été victime d’un accident dans son parcours qui peut arriver à tout le monde ». Le manager de Thiat et Kilifeu, à travers le groupe Keur Gui, et non mois membre de Yen à Marre, Gadiaga, est tout autant dépassé par les événements. S’étant démarqué du mouvement ces derniers temps pour se lancer en politique avec l’ex-coordonateur national du mouvement, Fadel Barro, Gadiaga s’est replié à Kaolack (leur vile natale) pour tenter de faire face.
Fadel Barro, aujourd’hui occupé à mettre en place son mouvement politique dénommé Jammi Kaolack et qui s’est déchargé de toutes ses fonctions dans Yen à Marre, semble loin de tout ça. Cependant, ce n’est que de façade. L’ex-journaliste communique régulièrement avec les membres du mouvement pour leur donner ses points de vue et les démarches à tenir pour faire face à cette tempête. Seulement, Yen à Marre devra user de beaucoup de talents pour se sortir de ces emmerdes touchant deux de ses membres. « Ce que l’on a vu dans les vidéos c’est en porte à faux avec le Nouveau Type de Sénégalais (NTS). Mais le Nouveau Type de Sénégalais est encore un idéal que l’on cherche à atteindre. Si Kilifeu est affaibli, indirectement ou directement, c’est « Y’en a marre » qui est affaibli. Il ne faut pas qu’on prenne les activistes pour des prophètes », avait reconnu dernièrement Fou Malade. Oui, les activistes sont loin d’être des saints.
Quand on veut devenir les sentinelles de la démocratie et dénoncer les dérives du pouvoir il faut absolument être irréprochable à tout point de vue car ce même pouvoir fera tout pour nuire à votre réputation. Quand j’ai entendu Makhtar le cagoulard dire que tous les musiciens ont fait du traffic de visa , ça en disait long et les soupçons sur kilifeu quo ne font que plomber l’aile à y’en à marre et des mouvements du genre qui perdent crédibilité et efficacité face aux monstres qui détournent nos libertés et deniers publics