Passer de joueur-star à entraineur à succès, c’est le nouveau challenge de Boniface Ndong qui conduit les Lions à l’Afrobaket 2021 à Kigali (24 août au 6 septembre). L’objectif est la reconquête du titre continental perdu, il y a plus de 20 ans.
« Il est écrit dans mon contrat que je dois gagner l’Afrobasket ». L’objectif est clair donc pour le sélectionneur des Lions du Sénégal, Boniface Ndong. Il faut mettre fin à 24 années de sevrage (dernier sacre en 1997 à Dakar). Aller chercher à Kigali (Rwanda) ce trophée qui fait rêver. Un gros challenge pour le bonhomme qui est à sa première expérience en tant que coach titulaire d’une équipe.
Mais, comme dit l’adage, « ce n’est pas la montagne à gravir qui vous fera abandonner… ». « Boni » (pour les intimes) savait à quoi s’attendre en acceptant le poste et cela ne lui faisait pas peur. Il aime les défis. « C’était un rêve d’entraîner l’équipe nationale, je me préparais depuis 5 ans maintenant pour ça. C’est une opportunité et j’essaierai de gagner le pari » disait-il dans une interview après sa nomination au mois de février 2020.
En effet, l’ancien pivot des Lions compte s’appuyer sur la somme d’expériences acquises sur les bancs de Malaga dans Liga ACB d’Espagne (adjoint) et de Denver Nuggets en NBA (player development). « Je n’ai pas besoin de plus d’une année pour apprendre la philosophie d’un entraîneur. Quand on est assistant, on apprend du coach principal. Mais on n’est pas qu’observateur, on est acteur et on participe ».
Boniface Ndong semble assez outillé, prêt pour ce challenge. Ces premiers résultats sur le terrain avec l’équipe nationale corroborent cela. L’étape 1 de la marche vers la reconquête du titre continental est réussie, en qualifiant les Lions pour la 30e édition de l’Afrobaket. Et jusque-là, il surfe sur une dynamique positive avec 7 victoires en autant de matchs (3 en qualification et 4 au tournoi de préparation à Dakar).
Il reste à confirmer ces données dans la compétition face à d’autres ténors du basketball masculin africain comme la Tunisie détentrice du trophée, l’Angola, le Nigeria (sans ses joueurs majeurs) ou l’Egypte. Le jeu est ouvert et « Boni » sait pouvoir se faire une place sur la plus haute marche du podium. « Je ne vais pas affirmer que nous allons gagner, mais j’ai la conviction d’avoir une bonne équipe et qui est compétitive (…) Ce que je veux, c’est que mes joueurs abordent chaque match comme si c’était le dernier ».
Les adversaires du Sénégal dans la poule D que sont le Cameroun, le Soudan Sud et l’Ouganda sont avertis ainsi les concurrents dans la course au sacre. Les 12 Lions, choisis pour cette campagne africaine, en quittant Dakar ce matin, ont réaffirmé leur engagement à aller au bout et revenir au pays avec le Graal. Ils veulent écrire, tout comme leur coach, une nouvelle page de l’histoire de l’équipe nationale masculine de basketball. Hisser haut le drapeau.
Le DTN Moustapha Gaye affirme : « Le Lions seront à Kigali pour affronter leurs adversaires dans une mission avouée qui est de remporter le trophée. Nous sommes très humbles, mais ambitieux. Nous avons une génération de joueurs arrivés à maturité (Gorgui Dieng, Maurice Ndour, Youssou Ndoye, l’Américain naturalisé Pierria Henry…) et des jeunes pleins de talents (Brancou Badio, Alga Ndiaye, Bamba Diallo, Mamadou Faye…). Donc nous n’avons peur d’aucune équipe et nous allons défendre fièrement nos chances ».
Même si seuls trois Lions dans le groupe ont déjà vécu l’expérience d’un Afrobaket, cela ne peut pas enlever à Boniface Ndong sa volonté de se voir couronné. Ce qu’il n’a jamais connu sous le maillot de l’équipe nationale. D’ailleurs, « c’est un des plus grands regrets de ma carrière de joueur. J’aurais aimé échanger la Coupe de l’Euroligue (remportée avec Barcelone en 2010) à celle du championnat d’Afrique. Voilà pourquoi je suis motivé. Le Sénégal mérite d’avoir ce trophée » disait-il.
Quand on a été l’un des meilleurs pivots du basketball local, désigné parmi les trois meilleurs africains de l’histoire du basketball européen, le plus difficile est de devoir passer de joueur-star à entraineur à succès. « Boni » est ainsi mis à l’épreuve. Que va nous révéler Kigali ? Wait and see. Sachant que son avenir à la tête des Lions dépend moins de la victoire finale. « On ne va pas le juger sur le résultat d’une compétition. On va plus se focaliser sur le contenu et le management » a indiqué récemment le DTN Moustpha Gaye.