Dans la deuxième partie de sa longue correspondance adressée à la presse, le coach Boniface Ndong pointe du doigt l’amateurisme des dirigeants du basketball sénégalais. Ainsi que des techniciens locaux.
« J’étais revenu en sélection pour servir mon pays, parce que ça me fait très mal que le basketball sénégalais ne fonctionne pas á cause de la médiocrité de nos dirigeants. J’ai fait cette campagne (tournoi d’Alexandrie pour les qualifications au Mondial 2023) sans contrat contre l’avis de mon agent et sans rémunération par amour pour mon pays. Je suis très déçu du directeur technique nationale Moustapha Gaye, Malèye Ndoye (manager général) et Mamadou Gueye « Pabi » (coach-assistant). Ils savent ce qui s’est passé à Istanbul et se taisent. Je ne veux plus de messages de soutien en privé, ayez le courage de dire la vérité pour sauver les générations futures », écrit le Boniface Ndong.
Avant de tirer sur ses désormais ex-collaborateurs : « Le président (de la Fédération) est prêt à sacrifier tout le monde pour sauver sa peau. Il s’est précipité pour me renvoyer pensant que j’allais publier ce document. Je ne l’aurais jamais fait sans l’aval de toute l’équipe. Un des délégués Pape Sombel Diop (président de Nianing Basket Club et président du district de Mbour), qui est un ami, que le président a essayé de convaincre plusieurs fois de voyager avec l’équipe sûrement pour me faire plaisir. Et lui a dit que tout ce qu’on lui a raconté était des mensonges, car il était présent, mais au moment où il lui parlait l’article était déjà publié et Moustapha Gaye ne m’ayant pas joint parce que j’étais à l’entraînement me laisse un message WhatsApp pour m’annoncer mon limogeage ».
Même son adjoint Mamadou Guèye n’est pas épargné. « Je le soutiens depuis qu’il est avec moi, alors qu’il n’a aucune qualification pour faire le travail d’un assistant. Le travail d’un assistant en sélection nationale est de faire les analyses de l’équipe rival, faire une présentation pour l’entraîneur et pour les joueurs. Mais il faut un logiciel et depuis que j’ai pris m’a fonction j’ai proposé à la fédération d’acheter deux logiciel NAC Sport á 1.200.000 F CFA, en vain. Au moment où je passe des nuits à travailler pour préparer des « scouting » pour les joueurs je ne peux pas lui confier un travail qui devrais être le tien ».
Pour « Boni », il est temps que les entraîneurs locaux des sélections nationales ouvrent les yeux. « Nos joueurs ont atteint un niveau de basketball où ils méritent plus que nous auparavant et il faut arrêter de vous cacher sous votre médiocrité. Je comprends que les entraîneurs locaux manquent de moyens pour travailler. Mais la même règle ne peut plus s’appliquer à la sélection nationale. Je me rappelle toujours l’appel téléphonique de Porfirio (Fisac, ex-sélectionneur espagnol des Lions) me disant que ses assistants sénégalais ne savaient pas faire de scouting ».
Il souligne : « Desagana Diop, Rémy Ndiaye au Miami Heat, Amadou Mbodj au Chicago Bulls, et sûrement d’autres Sénégalais que je ne connais pas, qui ont acquis des connaissances dans les analyses de vidéo et études d’équipe rivaux. Ils veulent aider mais on leur barre le chemin pour se cacher derrière notre médiocrité. Même le directeur technique Moustapha Gaye qui a participé à toutes les réunions de l’équipe ne m’a jamais approché pour me demander ce que je faisais, comment je le faisais par peur de montrer qu’il ne s’y connaît pas en programme vidéo. Mais il se fâche parce que je ne demande pas son avis pendant la mi-temps. Il me dit après le match contre l’Égypte que l’équipe s’est mal échauffée, pourtant la fédération a préféré déplacer cinq délègues, qui étaient en vacances, logés et nourris avec une prime, au lieu d’un préparateur physique ».
Et de conclure : « Je suis un patriote, j’aime mon pays a mort. J’ai beaucoup donné au Sénégal et je vais continuer à le faire. Je veux qu’il soit la meilleure nation de basketball en Afrique. Nous en avons les capacités et le potentiel. Laissons ce qui s’y connaissent diriger et arrêtons de nous cacher derrière notre incapacité ».