La Fédération sénégalaise des sports équestres tient sa première génération de chefs de piste qualifiés. Une nécessité pour s’approcher des standards internationaux.
Pourtant, la pratique des sports équestres au Sénégal date de très longtemps, avec la création de la Fédération en 1963. Mais la discipline est inaccessible au grand public, isolée pendant plusieurs années. Parce qu’étant considérée « comme un sport de riche, réservé pour une élite. En réalité, elle était exercée par les militaires sénégalais et français ainsi que les expatriés », selon le Directeur technique national (DTN) Pape Seck. Un cliché que l’équipe dirigeante s’efforce à se débarrasser à travers « la massification et la modernisation ».
C’est dans ce cadre qu’entre la session de formation de techniciens organisée la semaine passée et animée par un expert belge Jody Fourneau. Cela a permis à 4 chefs de piste et 6 assistants de bénéficier d’une certification de leurs compétences. Ils ont reçu leur diplôme ce lundi lors de la cérémonie de clôture en présence du président de la fédération sénégalaise Ibrahima Wade et ses collaborateurs, du secrétaire général du ministère des sports Paul Ndione, de la secrétaire générale adjointe du CNOSS Cécile Faye et du président de la fédération de taekwondo Balla Dièye.
Pour la première fois, l’équitation sénégalaise va disposer « d’un personnel formé, diplômé selon nos règles et les bénéficiaires peuvent prévaloir de cela pour le métier qu’ils feront au sein de la fédération », dit le président Ibrahima Wade. Une nécessité dans la perspective de s’approcher au mieux des standards internationaux. « Il est ainsi de la responsabilité des récipiendaires de pousser la connaissance le plus loin possible. Parce que ce à quoi nous aspirons ce n’est pas d’avoir du personnel fédéral qui officie ici simplement, mais d’être aussi actif en Afrique et dans le monde », souligne le patron de la FSSE.
Pour lui, « les 4 chefs de piste nationaux sont nos ambassadeurs pour devenir des diplômés FEI, niveau 1, 2, 3… C’est l’ambition que nous nous fixons. Pour y parvenir le chemin est ouvert avec la fédération internationale, les plateformes de renforcement existent, les opportunités aussi avec les programmes (au niveau de la FSSE) que gèrent Seydou Diagne et Pape Seck (…) Nous allons leur permettre de passer à la pratique durant les compétitions locales. Espérant qu’ils parviendront à nous faire des pistes avec zéro faute. Notre souhait, c’est de voir nos chefs de piste désignés pour les JOJ 2026 à Dakar ».
L’initiative est saluée par les stagiaires, qui ont pu renforcer leurs acquis sur le terrain par « une connaissance scientifique ». Le porte-parole Amath Samb : « Nous sommes satisfaits, heureux d’avoir participer à cette formation. Nos remerciements vont à Jody qui a été un excellent pédagogue, très ouvert. Il a accepté de partager ses connaissances, de nous pousser à la perfection, à aller plus loin, à faire chaque fois un travail abouti. Nous sommes sortis grandis de cette formation. Et nous souhaitons mettre en application tout cela pour le développement de l’équitation sénégalaise ».
En effet, le chef de piste est déterminant dans une manifestation équestre.« C’est l’animateur principal. Il est le maître d’œuvre dans un concours de saut d’obstacles. Il a en charge le dispositif technique et matériel. Il est responsable de l’embellissement de la piste, de l’ordre et de la tenue des difficultés proposées sur un tour. En fonction de la population de cavaliers qu’il a et la nature des chevaux, il doit pouvoir faire une adaptation technique pour que le spectacle puisse réussir », informe le DTN Pape Seck par ailleurs secrétaire général de la Fédération sénégalaise.
Dans la foulée, il soutient que le niveau des acteurs de la discipline est correct, malgré le problème de moyens. « Les experts qui viennent ici se rendent compte qu’il y a du potentiel. Nos compétitions sont de bonne qualité et nos cavaliers quand ils vont à l’étranger ne sont pas ridicules. Par rapport au niveau international, c’est une question de moyens et d’adaptation. Dans ce sens, nous sommes sur la bonne voie ».