Les Lionnes n’iront pas à l’Afrobasket 2021 (17 au 26 septembre) à Yaoundé pour chercher le titre de champion. C’est une révélation du coach Moustapha Gaye, qui est dans une dynamique de construction d’une équipe conquérante pour les années à venir.
Les Lionnes n’y arrivent plus. En 10 ans, elles ont perdu à trois reprises en finale (2011, 2017, 2019), échoué en demi-finale (2013) et gagné une fois (2015). La preuve qu’elles ne sont plus les « reines » incontestables du basketball africain, bien qu’elles soient les plus titrées (12 trophées). Le Sénégal est rentré dans les rangs au point de voir le Nigeria lui voler la suprématie. Par moments, l’Angola et le Mali ont eu à le tutoyer.
De ce fait, sur le chemin du 26e Afrobasket féminin 2021 à Yaoundé (17 au 26 septembre), les ambitions sont mesurées. « Comme on est dans un processus de rajeunissement, je ne voudrais pas que les gens croient qu’on va gagner le titre continental. Cela va être très compliqué » reconnait le sélectionneur national Moustapha Gaye, par ailleurs conseiller technique de la Fédération, au micro de RFM.
Avant de poursuivre : « Mais on travaille bien afin de figurer sur le podium. Pour que les années à venir qu’on soit au premier plan. Maintenant, il fallait s’appuyer sur un socle. C’est pourquoi on a retenu les anciennes Mame Marie Sy, Oumou Khairy Sarr, Bintou Diémé en plus de Maïmouna Diarra, Yacine Diop, Oumou Touré. Elles vont encadrer les plus jeunes. Et le projet (de rajeunissement), on va le continuer progressivement ».
C’est on ne peut plus clair. Ainsi pour la première fois, depuis 1966, l’équipe nationale féminie de basketball part en compétition africaine en déclarant non-partante pour la course au sacre final de la campagne de Yaoundé au Cameroun où elle avait été auréolée pour la dernière fois. Les Lionnes laissent la proie à leurs concurrentes. Elles visent un accessit. C’est la fin d’un cycle.
En effet, au fil des années, l’équipe s’est vu amputer de certaines de ses joueuses « cadres » (en retraite internationale) comme Astou Traoré, Aya Traoré, Mame Diodio Diouf, Ndèye Sène, Fatou Dieng, Oumoul Khaïry Thiam… Il y avait ainsi la nécessité d’impulser une nouvelle dynamique pour espérer rivaliser avec la meilleure nations de basketball du continent : le Nigéria. Surtout que plusieurs jeunes tapent à la porte de la Tanière.
Parmi les 25 Lionnes présélectionnées pour la première phase de la préparation de l’Afrobasket, les 17 découvrent ou n’ont pas un long vécu sous le maillot national. Le processus de renouvellement est lancée. Ce qu’on n’avait osé, il y a 6 ans, au sortir des joutes de l’édition 2015 qui avait suscité une vive polémique autour de l’âge avancé de certaines Lionnes. La suite, on la connait.
La victoire de cette année-là à Yaoundé était l’arbre qui cachait la forêt, avant que les échecs en finale de 2017 à Bamako puis de 2019 à Dakar ne viennent convaincre que le poids de l’âge était un fardeau pour l’équipe. « On a essayé de renouveler, d’apporter une plus-value avec des jeunes qui peuvent rester longtemps en sélection (…) Il faut continuer dans ce sens : encore travailler. Développer le jeu, développer cette mentalité de gagneur», disait l’ex-sélectionneur Cheikh Sarr.
Ce dernier s’était inscrit dans la perspective d’un renouveau, sauf que la Fédération sénégalaise de basketball décide de se séparer de lui. Pour aller chercher, « un technicien qui s’est comment gagner des titres. Il a réalisé 4 participations et 4 finales dont 2 gagnées. Je peux dire qu’on a privilégié l’expérience et le palmarès » avait lancé le président Me Babacar Ndiaye en confiant les rênes de l’équipe à Tapha Gaye.
Entre temps, il a sans doute dû se rendre à l’évidence et revoir ses prétentions de reconquête du trophée continental pour cette année.