« Ensemble vers le sommet ». « L’honneur de toute une région ». Ce sont là les nouveaux slogans de l’ASC Saloum de Kaolack qui se reconstruit autour d’un projet ambitieux. Pour un retour dans l’élite du football sénégalais.
Il y a 14 ans (saison 2006-2007), l’ASC Saloum était le porte-étendard du football kaolackois dont elle faisait la fierté. Un club qui disputait les premières loges dans l’élite nationale avec une performance historique, deuxième place au classement final de la Division 1 (devenue Ligue 1 pro en 2009). En plus, d’une participation à la Ligue des Champions CAF (sorti au tour préliminaire contre le Club Africain de Tunisie : 0-1, 1-2). La suite, on la connaît. L’équipe amorce une descente qui finit par la plonger au fond des ténèbres. Dans le National 1 (équivalent D3) où elle est coincée depuis 2010.
Une longue traversée du désert consécutive aux nombreuses divergences entre les acteurs du club. Cela produit des conséquences néfastes sur son fonctionnement, avant de la déstructurer. Une situation qui n’honore pas la région de Kaolack, devenue inexistante au plus haut niveau du football local. Au bout d’une décennie, il s’imposait de sortir de cette impasse, de redonner à l’ASC Saloum son lustre d’antan. C’est cet espoir que « véhicule » le nouveau président Fallou Kébé, choisi par consensus, il y a un mois. Un « enfant » du sérail, passionné et porteur d’un projet ambitieux.
La preuve : « Je suis prêt à investir toutes mes forces pour en faire une équipe qui compte dans le milieu du football sénégalais. De ce fait, je demande à tous Kaolackois de se mobiliser pour apporter leur contribution », lance-t-il avec conviction. Comme pour joindre l’acte à la parole, il a commencé par doter l’ASC Saloum d’un siège digne de ce nom, inauguré la semaine dernière. « C’était mon premier objectif. Il fallait disposer d’un cadre propice. On y a mis les équipements et le matériel sportif nécessaires afin de permettre aux acteurs d’être dans des conditions de performance », dit Fallou Kébé.
La prochaine étape était « d’avoir un excellent technicien de niveau international puis de bons joueurs ». Un accord a été conclu avec le coach Moustapha Seck en provenance de Oslo FC qu’il a propulsé en Ligue 2 au terme de la saison écoulée (2020-2021). « Nous l’avons choisi dans la perspective d’avoir un staff technique de qualité. Un entraîneur qui va apporter de la méthode et de l’organisation dans le fonctionnement du club. Il a réalisé des résultats partout où il est passé. Nous le remercions, car si cette collaboration est possible, c’est parce qu’il a fait des concessions », informe le président lors de la cérémonie de présentation.
Une recrue de taille. Un autre challenge pour Moustapha Seck qui retourne au club de ses débuts, là où sa riche carrière d’entraîneur a pris son envol. « J’ai accepté l’offre parce que je connais bien la région de Kaolack où je passais les vacances dans mon enfance. J’y ai joué aux navétanes, j’y ai vécu pendant 6 ans comme directeur technique et coach de l’ASC Saloum… Je suis ambitieux et j’ai rencontré un président, des dirigeants qui veulent opérer des ruptures, qui sont prêts à se sacrifier pour redorer le blason du football kaolackois. C’est la principale raison de mon engagement », soutient le coach.
Avant d’ajouter : « Je me réjouis qu’ils aient porté leur choix sur moi. Et c’est le seul club où je n’ai pas réussi à gagner un titre (de champion) ou un trophée. Ce serait extraordinaire d’y parvenir ». Son parcours autorise le rêve. En effet, le nouveau coach de l’AS Saloum a laissé ses empreintes sur le banc des différentes formations qu’il a dirigées en Ligue 1, Ligue 2 ou National 1 comme NGB, AS Pikine, Guédiawaye FC, Teungueth FC, Sonacos, Oslo FC. Ainsi qu’en dehors de nos frontières avec Soumba (Guinée Conakry) et TV2 (Mauritanie). Se faisant un spécialiste pour l’accession en division supérieure.
Le président Fallou Kébé n’attend pas moins du coach Tapha Seck, qui a signé un contrat de 2 ans renouvelable. Objectif : intégrer la Ligue professionnelle. Mais, « l’entraîneur seul ne peut pas apporter des résultats. Il faut toute une organisation. Savoir qui fait quoi, comment, quand, en plus de procéder à des évaluations pour aller de l’avant. Dans le management, les hommes n’ont aucune importance, c’est la structure qui compte. Il y a des points sur lesquels nous avons discuté. Dans la mesure où un technicien a besoin de travailler dans une certaine quiétude », souligne l’ex-sélectionneur des Lions locaux.
A ce propos, l’ASC Saloum new look se donne les moyens (matériel et financier) de ses ambitions. Concernant la ressource humaine, le choix des joueurs est du « ressort exclusif » du staff technique afin de pouvoir construire une équipe compétitive. On annonce deux renforts qui viendront de la Guinée. « L’objectif est de retrouver le football d’élite. Je ne suis pas un entraîneur qui décrète des victoires, mais sur le terrain je me « tue » au travail (…) Notre métier est difficile, nous méritons un salaire de plus d’1 million F CFA », indique Moustapha Seck. Avant de préciser qu’il n’a pas trop privilégié la question financière en signant pour l’AS Saloum.
Même si le club a prévu pour cette nouvelle saison (2021-2022) un budget de 50 millions F CFA « pour mettre les entraîneurs et les joueurs dans les meilleures conditions ». La mobilisation d’un tel pactole, le président Fallou Kébé se veut rassurant : « Je sais comment chercher de l’argent dans le sport, comment attirer les sponsors. Il faut instaurer un climat de confiance. Nous n’allons pas nous baser sur les subventions, mais plutôt donner au club une belle image pour qu’il soit vendable. Le marketing, c’est mon domaine. Il n’y a pas de souci à ce niveau ».
