Le Dr Zakaria Benomar Farès est l’hôte du Syndicat des entraineurs sénégalais de football, pour un séminaire de trois jours sur le coaching mental.
Un constat général : le sportif sénégalais n’est pas fort mentalement. Le séminaire organisé actuellement par le Syndicat des entraîneurs sénégalais de football (SESF), en collaboration avec l’Académie marocaine de coaching mental et sportif, vient ainsi à point nommé. C’était une nécessité. Ce qui sans doute explique la participation massive des techniciens, qui sont depuis hier dimanche (et jusqu’à demain) sous la houlette de l’expert et professeur universitaire Dr Zakaria Benomar Farès. Pour « leur donner des outils permettant d’avoir un terrain fertile de communication » dans ce domaine précis.
Mieux, il s’agit « de sensibiliser sur l’importance, les stratégies, les habilités, le process et la procédure du coaching mental afin qu’ils comprennent sa portée, en plus de parvenir à cohabiter et donner le meilleur dans le cadre d’une collaboration avec un spécialiste, qui ne peut que les aider et booster dans leur travail », confie le président de l’AMCMS, qui use de la méthode pédagogique d’échanges pour un meilleur enseignement. Dans l’introduction du sujet, il définit en substance le coach mental (ou préparateur mental) comme quelqu’un qui va travailler un certains nombres d’aptitudes chez le pratiquant d’une discipline sportive.
Selon le Dr Zakaria Farès, « c’est celui qui est avec les joueurs avant, pendant et après. Ce qui explique qu’on voit une équipe revenir des vestiaires (après la pause) complètement métamorphosée et il y a un changement radical. A chance égal, c’est l’équipe qui a le meilleur mental qui gagne. Et pour gagner, il faut savoir gérer les émotions que sont la joie, la colère, la tristesse, le stress, la peur… ». D’où intervient la notion de motivation « qui est intrinsèque. Elle est à l’intérieur de soi-même. Cela fait la différence chez les joueurs. Un joueur qui parle de prime, de salaire, sachez qu’il n’est pas motivé, il est stimulé. On lui donne, il va encore demander la semaine suivante » indique-t-il.
L’autre aspect, recherché dans le coaching mental, est la performance qui n’est rien d’autre que la somme de l’efficacité et de l’efficience. Le Pr Farès explique : « L’efficacité consiste à répondre à l’objectif à 100%. Mais comment parler d’efficacité quand on n’a pas d’objectif. Il faut avoir un indicateur. Alors que l’efficience, c’est de tenir compte du délai, du coût et de la qualité. Ce qu’on appelle le triangle d’or. Cela se traduit dans le jargon du foot par le fait qu’une équipe se fixe la 4e place du classement et elle se retrouve 2e. On a dépassé l’objectif en terme d’efficacité ».
Et la quête de performance commence lors des séances d’entrainement. « Il voir quels joueurs ont besoin d’un travail spécifique ou d’être aidés à s’améliorer sur certains domaines. Mais les coachs ne le font souvent. On vient, on fait la même chose pour tout le monde et on s’en va » fait remarquer le patron de l’AMCMS. Il y a également l’environnement du joueur qui est occulté, en ne se focalisant que la technique. Là, « le coach mental doit intervenir pour enlever les plaies anciennes qui font mal (ennuis sociaux) » indique-t-il. Avant de souligner que quatre domaines sont impératifs dans la réalisation de la performance : physique, la technique, la tactique et le mental qu’on appelle la résilience ».
La première journée du séminaire a été riche en apprentissage pour les entraineurs du foot local. Le formateur a fait montre d’une énorme générosité dans la transmission. L’atmosphère était joviale et le cours vivant avec des exercices interprétation d’images pour tester la perception des uns et des autres ainsi que de favoriser la communication, qui sont deux fondamentaux du coaching mental. « Il faut laisser la personne s’exprimer. On doit être à l’écoute de l’autre et avoir la bienveillance. Car tout ce qu’on perçoit n’est pas juste à 100% » dixit Dr Zakaria Benomar Farès.