Pour sa première convocation chez les Lions du football, Pape Alassane Guèye dit avoir hâte de porter le maillot pour défendre les couleurs de son pays d’origine.
Le jeune sociétaire de l’Olympique de Marseille Pape Alassane Guèye (22 ans, 1m89), natif de Montreuil en France, est le dernier binational incorporé dans la sélection du Sénégal de football. A l’occasion des deux derniers matchs du premier tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 pour lesquels les Lions vont jouer contre, respectivement, les Éperviers du Togo ce jeudi et les Diables Rouges du Congo (Brazzaville) dimanche prochain. C’est ce matin qu’il a rejoint le groupe à Lomé, animé par un sentiment de joie. « Je suis très content de venir en sélection », confie-t-il au micro de Fsf tv.
Pour ses premiers pas dans la Tanière, le bonhomme fait montre de sérénité. Il se met à l’aise sous sa nouvelle casquette d’international sénégalais. « Je viens d’arriver, je n’ai pas encore vu les autres joueurs. J’espère que ça va bien se passer, je connais beaucoup d’entre eux. Je joue avec Bamba Dieng à l’OM, il m’a beaucoup parlé du pays où je suis venu plusieurs fois. Mon père aussi… C’est une fierté de défendre ses couleurs. J’ai très hâte de commencer avec l’équipe qui est excellente et a un bon coach », dit l’ancien pensionnaire du centre de formation du Havre AC
Mieux, Pape se veut convaincant sur la sincérité de son option pour le Sénégal. « Il s’agit d’un choix du cœur, il n’a pas été forcé ». Sauf que sa langue va le trahir : « C’est un choix entre guillemets normal », ajoute-t-il. Cela est une preuve manifeste que la décision n’a pas été facile à prendre. D’ailleurs, le sélectionneur Aliou Cissé l’avait souligné lors de la publication de la liste des Lions, vendredi passé : « Cela fait un bon bout de temps que nous sommes derrière lui et en train de discuter. L’équipe nationale, c’est un choix très important qu’on ne prend pas légèrement. Nous lui avons donné le temps de réfléchir ».
Mais dans le dessein d’avoir une carrière internationale, il n’y a pas une autre alternative pour le Marseillais, qui a joué avec les Bleuets U18 et U19 de France en 2017 (10 matchs entre les deux sélections). Depuis, il a disparu des radars et l’espoir s’amenuise de pousser plus loin le rêve d’intégrer la sélection des Bleus. Son profil va mieux avec les Lions. Le coach Aliou Cissé confirme : « Pape est un joueur talentueux, capable de jouer à deux ou en position de sentinelle. Nous avions à cœur de renforcer notre milieu terrain, qui manquait un tout petit peu de taille, d’impact. Nous croyons qu’avec son arrivée, ça peut aider l’équipe ».
Le technicien d’insister : « Il peut beaucoup apporter. Au regard de ses qualités et des performances qu’il fait dans l’entrejeu de l’Olympique de Marseille depuis deux saisons, c’est intéressant pour nous de l’avoir. D’autant plus qu’il est jeune, a une marge de progression. Venir en sélection, ça peut l’aider à s’améliorer mais également permettre aux Lions de se bonifier, d’être meilleurs dans le milieu de terrain. Nous avons un groupe compétitif, il faut être fort pour y entrer. Maintenant, le football africain est difficile, ça demande beaucoup d’efforts. Espérons qu’il s’adapte rapidement et soit au meilleur de sa forme ».
Avant de souligner que le statut de l’équipe du Sénégal attire tout footballeur ambitieux. « Avec les binationaux, le discours est axé sur le projet que nous sommes en train de mettre en place depuis quelques années. Il est intéressant avec, dans un avenir proche, la CAN pour laquelle nous voulons aller au bout et la qualification à la Coupe du monde. En plus, notre équipe est numéro 1 en Afrique, fait partie des meilleures au monde. Nous avons un « ballon d’or » continental et des garçons de niveau international. Il n’est plus question de supplier des joueurs pour qu’il viennent, mais nous leur donnons suffisamment de temps de réflexion. C’est le cas de Pape Guèye ».
L’enfant de la Seine-Saint-Denis (Métropole Grand Paris) a deux matchs pour séduire davantage le staff technique ainsi que les Sénégalais. Si, bien sûr, il veut être du rendez-vous de Bafoussam pour la campagne africaine au Cameroun dans huit semaines.