La Jeanne d’Arc (JA) de Dakar célèbre ses 100 ans ce jeudi (9 décembre, date de sa création en 1921) avec une série d’activités étalées sur une année. L’occasion pour le club d’ouvrir une nouvelle page de son histoire.
La JA (Jeanne d’Arc) fête ses 100 ans sous le signe de la renaissance. D’où ces slogans évocateurs et pleins d’espoir : « La vielle dame et toutes ses dents », « La vielle dame, une éternelle jeunesse ». En effet le « doyen » des clubs du sport sénégalais – créé en 1921 (le 9 décembre exactement) par les Pères de l’église catholique – veut montrer qu’elle existe encore. Donner tort à ceux-là qui le croient agonisant et, même, lui préparent un enterrement de première classe. « Nous sommes présents et nous seront toujours là », lance avec conviction le président Issa Lô lors d’un point de presse.
Les activités pour la célébration du centenaire vont ainsi être lancées (officiellement) ce jeudi au siège du club à la Sicap Liberté. « Nous avons décidé de le faire sur une année et dans l’ensemble du territoire national. Car la JA, c’est une institution. Elle est présente partout. Nous sommes ambitieux et nous verrons si nous pourrons tenir le pari », dit le professeur. Il s’agit « d’essayer d’organiser les choses » à la dimension du club, qui a une histoire chargée de symboles, écrite par plusieurs générations sous la houlette d’illustres présidents : Charles Sy (le premier), Gabriel Sorano, François Dupuis, Daniel Correia, Pierre Basse Mamadou Dramé…
C’est l’occasion d’honorer toutes ces personnes qui ont contribué au rayonnement du club, en plus de réveiller les bases affectives des « Bleu-Blanc ». Ça va se dérouler sur quatre phases. La première, qui a démarré le 1er décembre passé, va durer 15 jours. Une pause sera observée en raison de la campagne pour les élections locales et la CAN de football. La deuxième, c’est sur trois mois de février à avril de l’année prochaine. Tout comme la troisième (juillet à septembre) et le quatrième (octobre à décembre). Le Comité directeur dans le cadre de commissions mises en place a fini de travailler sur le programme d’activités.
Youssou Ndour parmi les licenciés du club
Pour la journée inaugurale des festivités, il sera procédé à une remise de diplômes (Excellence, Grand honneur, Honneur, Mérite, Sportif et Reconnaissance). Avec une exposition des trophées, un récital du coran et une messe. Avant les moments forts à venir comme le tournoi de football qui regroupera la JA, le Jaraaf, l’US Gorée et la Linguère de Saint-Louis. Selon le Pr Issa Lô, le choix de ces clubs ne s’est pas fait au hasard. « Les Sénégalais sont nostalgiques des matchs JA/Jaraaf (le derby dakarois), d’ailleurs nous ferons un tirage dirigé pour les demi-finales. L’US Gorée est née des flancs de la JA et la Linguère parce que nous sommes en jumelage, il y a plus de 20 ans ».
Il est aussi prévu des matchs de gala avec les anciennes gloires du football, dès la semaine prochaine. Ce sera de même pour les autres disciplines comme le basketball, le handball, l’athlétisme (randonnée pédestre, marathon). En plus du volet sportif, il y aura des activités écologique et environnementale sous le thème « un sportif, un arbre planté », des activités scientifiques avec une conférence sur le dopage en milieu sportif et des activités récréatives dont un dîner de gala pour lequel l’artiste Youssou Ndour est « particulièrement ciblé ». Parce que le « roi » du mbalax a été un sociétaire de la JA où on garde toujours sa licence de jeune footballeur.
Une manière de clôturer en beauté la célébration des 100 ans. De fermer une page pour en ouvrir une autre avec de grandes perspectives. Le retour du football au plus haut niveau rester le principal objectif. « Nous sommes actuellement en mauvaise posture à la 3ème Division. Ce n’est pas la place de la JA. Nous souhaitions retrouver la Ligue 1 avant le centenaire. Ce que nous avons raté », regrette le président Issa Lô. Ça va mal aussi au handball qui « est au creux de la vague ». Cependant, « le basketball se débrouille assez bien, l’athlétisme continue de briller ».
Lancement de l’Académie Omar Seck-Joseph Koto
Pour favoriser la redynamisation de ces différentes disciplines, la JA va mettre sur pied une académie des sports. « La pose de la première pierre sera effectuée les prochaines semaines. Le terrain est déjà acquis. C’était difficile de l’avoir. Aujourd’hui, on ne peut pas compter sur l’État pour nous en donner, donc nous l’avons acheté », informe le président de la formation « Bleu-Blanc ». C’est un espace de 4 hectares à moins de 50 km de Dakar, dans le village de Thor près de Diender (arrondissement Keur Moussa). « Nous sommes en discussions avec les paysans pour avoir 10 hectares. L’ambition est de faire sports-études », souligne-t-il.
Avant de rappeler que la JA aurait pu disposer d’une académie depuis fort longtemps (années 90). « Nous avions reçu ici les dirigeants de l’AS Monaco par l’intermédiaire de Aldo Gentina, citoyen monégasque, qui avait décidé de faire quelque chose pour le Sénégal. Les bases du partenariat étaient jetées, on nous avait demandé de faire l’expression de nos besoins. Mais les circonstances ont fait que le projet a quitté la JA pour tomber dans d’autres mains. On nous avait même pris nos joueurs dont Tony Sylva, Amdy Moustapha Faye, Salif Diao, Aliou Diallo et d’autres ».
L’académie sera pluridisciplinaire : football, basketball, handball, athlétisme, badminton (les 5 sections sportives existantes actuellement) et d’autres vont suivre. « Nous avions eu des sections fortes en boxe et cyclisme avec de grands champions. Nous allons nous organiser pour les faire revivre. Ainsi que la natation », indique le Pr Lô. Et de révéler qu’elle portera les noms de Omar Seck, « parce qu’il a été un grand président, c’est sous son magistère que la JA a connu ses pages de gloires : finaliste Coupe CAF (1998), quart de finale Ligue des champions (2000, 2002) demi-finale de la Ligue des Champions 2004. Il mérite que l’académie porte son nom. Ainsi que Joseph Koto qui a été un grand football et entraîneur ».