L’ANPS a organisé un panel ce samedi pour faire un diagnostic des échecs des Lions du football. Avant de tracer la voie qui mène au premier succès continental du Sénégal.
Le timing est bon. A un mois du match inaugural des Lions (10 janvier contre le Zimbabwe) à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football 2021 au Cameroun, il y avait une nécessité de poser le débat autour des précédents rendez-vous ratés. Le Sénégal n’arrive toujours pas à se hisser sur la plus haute marche du podium. Quelle est la solution pour sortir de la spirale négative ? Ce à quoi le panel de l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS), ce samedi, a tenté d’apporter des réponses.
Selon le modérateur Pr Abdoulaye Sakho, « l’équipe nationale est un puissant levier. Elle aide à construire notre identité ». Cela justifie sans doute l’engouement que suscite (à chaque fois) une participation des Lions au banquet du football continental. Sauf qu’à la fin, il y a toujours la désillusion. Sur 15 CAN disputées (en 32 éditions), « les Lions ont joué 60 matchs joués pour 25 victoires, 11 nuls, 24 défaites, 68 buts marqués et 46 buts encaissés » renseigne le journaliste Babacar Khalifa Ndiaye (ex- Le Soleil).
Avant de faire constater que « le Sénégal est bon lors éliminatoires et se retrouve en difficulté dans la phase finale ». Un facteur des échecs répétés. Le Directeur technique national, Mayacine Mar, va plus loin en pointant du doigt la précarité sur le banc technique. « Durant la période 2000-2021, nous avons fait 10 CAN mais avec 9 sélectionneurs et seul Aliou Cissé compte trois campagnes avec les Lions. Donc il y a un manque de stabilité de l’équipe nationale qui est la conséquence des changements ».
Pour lui, « il faut un contrat de confiance avec le coach (3 à 4 CAN), une seule compétition ne peut pas être le baromètre pour juger un technicien. Nous devons éviter de tout remettre en cause après un échec. Surtout que gagner la coupe d’Afrique ne veut pas dire qu’on a un football performant ». Et de souligner que l’instabilité touche même les structures fédérale (président) et gouvernementale (ministre des sports). A l’en croire, le Sénégal a beaucoup souffert de cette méthode infructueuse.
Cependant, à partir de 2012 après les JO, « les gens se sont inscrits dans la durée avec la priorité mise sur les sélections de jeunes. Ce qui explique la trajectoire des Lions très prometteuse en vue de la prochaine CAN », rassure le DTN Mayacine Mar. Une nette progression qu’il a essayé de démontrer à travers des graphiques. Selon Massata Diack, agent marketing de la FSF en 2002, l’environnement psychologique et la dynamique de groupe sont d’autres paramètres déterminants.
En appelant les responsables de la fédération sénégalaise de football « à ne pas être hautains, il faut écouter de tout le monde (…) Le mental, l’unité et le respect de l’adversaire sont des aspects primordiaux dans une compétition comme la CAN ». Pour l’ancien DHC du ministère des sports Ameth Dieng, « on doit avoir de bons joueurs et arrêter de mettre la pression à l’entraîneur, qui ne compte dans la victoire qu’à 20%. Sans oublier le facteur chance qui nous a manqué en 2002, 2017 et 2019 ».
A noter que d’anciens internationaux, des consultant télé, des techniciens et de journalistes spécialisés ont eu à faire des interventions pertinentes. Et le DTN Mayacine Mar, qui représentait aussi le président de la FSF Me Augustin Senghor, a pris bonne note.