Si le tant attendu combat entre Balla Gaye 2 et Bombardier a avorté sur décision du Gouverneur de Dakar, c’est dû en grande partie aux errances du promoteur Gaston Mbengue. Coupable de trop d’approximations.
– Une communication floue
Il y a quelques jours, bien avant que le Gouverneur de Dakar ne lui notifie lui, ainsi que les autres promoteurs, sa décision de reporter les grosses affiches du mois d’août en l’absence de huis clos, Gaston Mbengue plastronnait dans le pays et disait à qui voulait l’entendre qu’il allait organiser « le combat revanche de rêve » entre Balla Gaye 2 et Bombardier. Le «Don King » de l’arène sénégalaise donnait même l’impression d’avoir pris langue avec les plus hautes autorités du pays pour dérouler son programme de feu.
Pour lui, il était même question de faire un huis clos partiel avec 5000 places au lieu des 25.000 de l’arène nationale de Pikine. Puis, le mardi 27 juillet dernier, les autorités locales ont proposé aux promoteurs (Gaston Mbengue, Pape Abdou Fall et Thialys Faye) de choisir entre le report de leurs affiches (Balla Gaye 2-Bombardier ; Papa Sow-Siteu ; Boy Niang-Tapha Tine) jusqu’à nouvel ordre ou de les organiser à huis clos.
Une proposition rejetée par Gaston et Cie et qui vient mettre du sable dans une communication désordonnée et non maitrisée. Sinon, comment comprendre toute cette agitation en amont à vouloir faire croire au peuple de la lutte que Balla Gaye 2-Bombardier….est dans la poche ?
– Un manque d’adaptation au contexte sanitaire
Gaston Mbengue est-il un homme de son temps ? Alors que, contexte sanitaire oblige, toutes les grandes compétitions (dont les JO actuels) se jouent à huis clos depuis au moins un an et demi, le célèbre promoteur sénégalais choisit de rejeter le huis clos proposé par les autorités au nom d’une « solidarité avec (ses) collaborateurs ». « Je pouvais bien organiser Balla Gaye 2-Bombardier en huis clos mais dans ce cas, j’allais léser certains de mes collaborateurs qui tirent profit de la vente de billets à l’arène nationale », a-t-il confessé dernièrement.
Et le pay-per view dans tout ça ? Ne pouvait-il pas trouver un arrangement avec ses collaborateurs et leur faire profiter de cette source d’argent ? Pourquoi n’a-t-il pas opté pour le pay-per view qui allait connaître un franc succès en cas de huis clos ? Quelle est la position des sponsors sur ce report ? Toutes questions qui restent en suspens. Pour se dédouaner, Gaston Mbengue s’accroche à quelques certitudes : les combats ne sont pas annulés mais juste reportés. C’est toujours ça de pris….
– L’avis des lutteurs ignorés
Payés à coup de centaine de millions pour honorer cette affiche, Balla Gaye 2 et Bombardier ont-ils eu leur mot à dire sur la décision prise par le promoteur de faire reporter le combat ? Pas sûr. Pour preuve, dès l’annonce du report par les autorités, les deux ténors de l’arène ont affiché leur surprise et leur déception. Est-ce à dire qu’ils étaient prêts à s’affronter dans un huis clos ?
Aussi bien Balla Gaye 2 que Bombardier étaient ouverts à tous les schémas vu leur détermination à clarifier leur première opposition qui avait vu la victoire du Mbourois que conteste toujours le Lion de Guediawaye.
Dans leurs sorties respectives, post report, les deux mastodontes de l’arène ont ménagé dans leur discours le CNG, accusé de ne pas assez défendre les lutteurs. En public, ils ne diront rien qui puissent froisser le promoteur Gaston Mbengue. Mais, en public, il nous revient que les deux lutteurs estiment la position du « Don King » un peu trop radicale et qu’il aurait pu négocier un huis clos total avec quelques accompagnateurs pour les lutteurs.
« De toute façon, un public avec 5000 spectateurs, ce n’est déjà plus la grande foule. Un huis clos, ça revient presque au même », révèle un proche d’un des deux lutteurs. Comme pour fustiger l’unilatéralisme d’un Gaston Mbengue, réputé homme de peu de consensus.