La Ligue pro a lancé sa saison 2022-2023 durant le week-end passé avec la première journée du championnat L1. Un autre marathon galère pour les clubs, qui n’ont pas souvent les moyens de leurs ambitions.
C’est parti pour une nouvelle saison du football d’élite au Sénégal. Elle coïncide avec la 14e année de la Ligue professionnelle (initiée en 2009). Un long chemin a été parcouru, mais des pas doivent encore être faits pour atteindre le haut niveau. En effet, si l’on se fie à la lecture des spécialistes, le projet n’a toujours pas produit l’effet escompté par les acteurs de la discipline. « Il n’y a aucun avancement, parce que l’Etat n’a pas accompagné et les dirigeants manquent de vision », selon Cheikh Tidiane Gomis de Walf TV.
Par conséquent, la révolution du foot local qui devait se faire à travers une redéfinition du modèle économique des clubs, est ratée. « On fonctionne de la même manière depuis l’indépendance. C’est la poche d’une personne en l’occurrence le président de l’équipe qui finance tout. Ce qui est dépassé. Mais, on dirait que cela arrange certains dirigeants, malgré que l’investissement est à perte. Parce que ça leur permet de prendre seul les décisions », argumente notre confrère dans sa chronique sport sur le plateau de « Petit Déj ».
Pour lui, cet état de fait traduit clairement l’échec de Augustin Senghor à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF). « Il est l’unique président durant l’ère du professionnalisme. Le constat est qu’il n’y a pas d’évolution. Surtout que le cahier des charges imposés aux clubs n’est pas respecté à 100%. Sur les 10 critères d’éligibilité, seuls deux sont satisfaits. Parce qu’on refuse le progrès. D’ailleurs, des acteurs sont prêts à tout pour que le football local reste dans son état actuel », indique Cheikh Tidiane Gomis.
A l’en croire, les équipes du championnat amateur (Nationale 1, 2) sont même mieux outillées et structurées que celles de la Ligue pro. D’où la nécessité de « repenser » le club de l’élite du foot sénégalais. « Les responsables de Fédération savent quels sont les éléments de blocage, mais ce n’est pas leur préoccupation. Ils ne travaillent pas », lance-t-il. Et de regretter que « l’argent du foot ne profite pas aux clubs. Par exemple, avec les retombées financières du Mondial 2018, ils ont reçu une subvention de 3 à 5 millions F CFA alors qu’ils ont une masse salariale d’au moins 7 millions F CFA ».
Il y a aussi que pour être champion du Sénégal (Ligue 1), « un club dépense au minimum 75 millions F CFA pour recevoir 20 millions F CFA en prime de victoire finale. Et il va falloir patienter afin de pouvoir entrer dans ses fonds. Voilà 4 ans que Génération Foot court après sa récompense de champion », raconte le chroniqueur ce Walf. Convaincu que « rien ne va, mais les gens ne se disent pas les vérités. Il y a une grande hypocrisie dans le football local ».