Faire du basketball un levier d’éducation, de développement économique, c’est le défi que s’était lancé Amadou Gallo Fall, il y a 20 ans. Un pari gagné.
Le projet SEED (Sport for Education and Economic Development) célèbre cette année ses 20 ans à travers le « Hoop Forum », qui est un creuset d’échanges d’idées, de partage des expériences, des techniques et des innovations. « Autour de cette passion commune que nous avons du basketball. En cherchant à lier l’éducation et le sport pour créer un moteur de développement pour l’Afrique et sa jeunesse », souligne le fondateur Amadou Gallo Fall ce jeudi, au deuxième jour des activités de l’édition 2022.
Un rendez-vous qui a « une dimension internationale avec des invités venus d’un peu partout ». Un atelier sur « la sauvegarde des enfants et le sport » a servi de lancement. « Nous avons voulu donner le ton en mettant l’accent sur cette thématique qui est très importante. Notre objectif est de former et d’impacter ces jeunes. Un panéliste a parlé du rôle que son père à jouer dans son ascension. C’est ce genre de leadership, d’exemple que nous voulons leur présenter en utilisant le basketball comme appât », dit Gallo Fall.
Avant de se pencher sur la question de l’économie du sport, qui a enregistré des interventions pertinentes d’éminents acteurs du milieu lors d’une conférence organisée à l’hôtel Terroubi. « Nous voulons créer des opportunités pour capter une grosse partie de toute cette manne financière, qui représente le business du sport à travers le monde. En générant des emplois, des produits et faire comprendre aux jeunes que c’est un métier que de parcourir les terrains de basketball à collecter des contenus ».
Le « Hoop Forum » veut contribuer à accroître tout cet écosystème. Dans la mesure où « nous nous étions lancés sur une trajectoire, fixés des objectifs de manière générale. Mais ce qui a toujours était constant, c’est que nous avons senti qu’il y avait quelque chose d’extraordinaire dans le sport qui en fait un instrument de développement », indique notre interlocuteur. En rappelant que SEED a été mise sur pied sur la base de sa propre histoire. Celle « d’un jeune africain, du Sénégalais et de Kaolack ».
invités du Hoop Forum 2022
C’était aussi l’occasion de faire le bilan après 20 années d’investissements pour « fabriquer » des sportifs, mais aussi des personnes responsables. Amadou Gallo Fall est catégorique : « Nous avons largement dépassé les objectifs pour lesquels nous ne nous étions pas fixés de limites… Hier (mercredi dernier), nous avons reçu une quarantaine de jeunes issus du projet. Beaucoup sont dans le basketball et la vie professionnelle. En terme d’impact, nous avons réussir à établir le projet dans d’autres pays comme le Ghana, la Tanzanie, la Gambie et, prochainement, le Cameroun ».
En plus d’avoir engendré l’Academy NBA Afria, la Basketball Africa League (BAL)… Cependant, les ressources financières ne sont pas au niveau de ce que SEED produit comme impact. Au début, c’était sur fond propre que la structure fonctionnait. « Après de bonnes volontés, des amis sont venus, puis la firme Nike a voulu nous accompagner », raconte Gallo Fall. Et d’avouer : « Nous ne pouvons plus subsister comme nous le faisons jusque-là. Le projet continue de prendre de l’ampleur, mais les moyens ne suivent pas ».
D’où la nécessité de prendre une nouvelle orientation. En s’organisant pour beaucoup plus présent dans la recherche de ressources. « La plupart de nos soutiens viennent des entreprises étrangères. Maintenant, nous voulons intéresser celles locales qui connaissent notre histoire. Il faut réfléchir sur un nouveau mécanisme. Et il y a toute une équipe pour faire ce travail afin d’arriver à combler le gap », informe-t-il.
Le « Hoop Forum » se poursuit à Thiès ce vendredi et demain samedi avec le festival des tout-petits. Les ateliers seront dirigés par le manager général El Kabir Pène et le directeur technique Ousmane Pouye Faye. La clôture, c’est le dimanche avec le All Star Game.